Étudier hors des sentiers battus

Ils atterrissent au coeur de l’hiver russe, au bord des plages chiliennes ou en plein désert : les étudiants de l’UQAM qui séjournent à l’étranger vivent des expériences aussi variées qu’enrichissantes. Deux Uqamiens qui ont choisi des destinations peu communes ont raconté leur expérience au Montréal Campus.

Le 9 février dernier, David Dubé atterrissait à l’aéroport Cheremetièvo de Moscou. Depuis plus de quatre mois, l’étudiant en science politique de l’UQAM se préparait à ce séjour en Russie. En plus des cours de langue exigeants en vue de son échange, David a dû faire une demande de visa qui nécessitait beaucoup de préparation. « Je me suis dit que ça pourrait être intéressant de me rendre dans un autre pays que la France, où la majorité des étudiants vont. Je voulais sortir de ma zone de confort », explique-t-il.

Alexandra Lebleu, étudiante en design graphique, a préféré se rendre au Chili, en Amérique du Sud. Ses parents qui y habitent depuis peu l’ont hébergée, ce qui a facilité sa décision d’y rester deux sessions plutôt qu’une. Alexandra étudiait à la Pontificia Universidad Católica de Chile, une université catholique privée. « Il y avait des statues du pape partout et des lieux de culte dans l’école. C’était extrêmement différent de l’UQAM », raconte-t-elle. Comme la jeune femme maîtrisait déjà l’espagnol, la langue n’a pas été une barrière à ses apprentissages.

C’est cependant une minorité d’étudiants qui, comme David et Alexandra, s’envolent vers des pays non francophones pour y étudier. Il y a un nombre plus élevé d’établissements d’accueil francophones pour les échanges étudiants québécois, explique la conseillère au recrutement pour le Service des relations internationales (SRI) de l’UQAM, Sarah Lacasse. Il est donc souvent plus facile de trouver le domaine d’études désiré en France, en Belgique ou en Suisse.

« De manière générale, les étudiants aiment bien se rendre dans des endroits plus centraux, à partir desquels ils pourront facilement voyager ailleurs », ajoute Mme Lacasse, qui croit que le voyage est beaucoup plus démocratisé aujourd’hui qu’autrefois et que la géographie du pays choisi sera entre autres importante pour cette raison.

Avec certaines institutions étrangères, l’UQAM doit envoyer un nombre précis d’étudiants et en recevoir autant. « Quelques universités sont plus flexibles, mais il y en a qui sont assez strictes là-dessus », affirme Sarah Lacasse. Par exemple, pour les partenaires du Royaume-Uni, les places sont extrêmement limitées étant donné que les étudiants anglais ont souvent un niveau de français trop bas pour pouvoir suivre des cours au Québec.

Tous les étudiants de l’UQAM qui séjournent à l’étranger bénéficient d’une bourse à la mobilité. « On parle de 3000 $ pour tous les pays d’Asie — sauf le Japon —, l’Amérique du Sud et l’Europe de l’Est. Un montant de 4000 $ est offert pour les étudiants se rendant en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest, au Japon et à Hong Kong », explique-t-elle.

Des différences flagrantes

En Russie, David Dubé suivait des cours en anglais, qui étaient d’une qualité « assez médiocre ». « La majorité des professeurs compétents vont sortir du pays pour travailler ailleurs puisque le gouvernement s’approprie parfois les informations de leurs recherches », explique-t-il, soulignant que les professeurs qui donnaient les cours de langue en russe étaient, selon lui, plus à l’aise.

Néanmoins, la vie étudiante y était vibrante, selon David. « On avait un “ buddy“ russe qui t’introduisait aux autres étudiants. Il y avait toujours l’opportunité de faire quelque chose », se remémore l’étudiant de premier cycle, ajoutant que son dortoir comportait 175 étudiants étrangers. C’était pour lui une « très grande famille », ce qui l’aidait à affronter l’hiver russe, où le soleil ne se montre que quelques heures par jour.

Alexandra Lebleu a pu s’amuser à explorer différents cours au Chili qui n’étaient pas disponibles à l’UQAM. « J’ai suivi un cours d’impression sur roche et de design de l’environnement, chose que je n’aurais pas pu faire si ce n’était pas de mon échange ici », affirme-t-elle, en spécifiant qu’il n’était pas toujours facile de trouver des cours qui pouvaient être crédités.

Selon Sarah Lacasse, l’échange étudiant est une expérience extrêmement formatrice, peu importe la destination. « Lors de ton échange, tu rencontres des imprévus que tu n’aurais pas eu à gérer ici, ce qui développe tes capacités d’adaptation et tes habiletés interculturelles. Tu vis réellement de ton autonomie », affirme Mme Lacasse, qui, elle-même, dix ans plus tôt, foulait le sol de la Lituanie en tant qu’étudiante à l’UQAM en communication, politique et société.

photo: ARCHIVES MONTRÉAL CAMPUS

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