Topographie du passé

L’exposition Arthur Erickson: Lignes topographiques /Site Lines qui se tient au Centre de Design de l’UQAM comporte des dessins et des plans originaux du célèbre architecte canadien. On y retrouve aussi bien les esquisses des œuvres les plus célèbres du vancouvérois que ses projets de fin d’études.

L’exposition originale, organisée par les Archives d’architecture canadienne de l’Université de Calgary, s’arrête à Montréal cet automne. On peut y voir les plans de l’architecte, décédé en 2009, réalisés pour le campus de l’université Simon Fraser et le pavillon du Canada dans le cadre d’Expo 70 à Osaka, au Japon. Selon le directeur du Centre de Design de l’UQAM Börkur Bergmann, l’intérêt de cet évènement tient au fait qu’Arthur Erickson est «l’architecte canadien le plus connu à travers le monde et une figure de proue nationale dans le domaine».

Un ajout à l’exposition permet de mettre en évidence le lien entre Erickson et la ville de Montréal. Le Centre de design de l’UQAM a organisé une section additionnelle avec des projets de l’architecte réalisés pour le compte de la métropole. Ce sont les commissaires Cammie McAtee, historienne de l’architecture et Réjean Legault, professeur en histoire de l’architecture à l’UQAM, qui ont approché M. Bergmann avec cette proposition qu’il «ne pouvait laisser passer». On y aborde cinq projets d’Erickson dans la ville: les pavillons du Canada, de «l’homme dans la cité» et «l’homme et la santé» de Expo 67, le projet de la «Cité des terrasses» pour le compte du Canadien Pacifique ainsi que ses projets conçus lors de ses études.

Un Vancouvérois à Montréal

Le lien entre Erickson et Montréal se crée au début de sa carrière. En 1950, il obtient son diplôme en architecture à l’université McGill. Son projet de fin d’étude, le centre des Arts de Vancouver, fait partie des croquis exclusifs à la section montréalaise ajoutée par le Centre de Design. On voit le travail appliqué, les nombreuses retouches et les traces de doigts sur les grandes feuilles à dessin utilisées pour les plans. M. Bergmann explique que l’utilisation du papier met en contraste les éléments architecturaux. «Il est important qu’on montre le travail à la main, ce sont des dessins magnifiques, en transparence. C’est un aspect qu’on ne retrouve plus aujourd’hui avec le travail à l’ordinateur», ajoute-t-il.

Selon le professeur à l’École d’architecture de l’Université McGill, Ricardo L. Castro, qui a tenu une conférence sur Erickson dans le cadre de l’exposition, ce dernier prenait toujours l’environnement et sa luminosité en compte dans l’orientation de ses designs. «C’est fait avec des coupes qui permettent un regard sur la distance, qui montrent des paysages. Il jouait avec la lumière et s’appropriait le paysage environnant pour qu’on ne soit pas coupé, qu’on reste en contact avec l’extérieur», analyse-t-il. Sachant cela, le titre de la présentation Lignes topographiques prend tout son sens. Les esquisses nous permettent non seulement de capter la vision qu’Erickson avait de ces bâtiments mais aussi de comprendre comment il les imaginait se fondre dans le décor. On peut voir dans les croquis le décor dans lequel il est prévu que se trouvent ses œuvres. Par exemple, les montagnes environnantes apparaissent dans les dessins fais par l’architecte pour le compte de l’Université Simon Fraser.

L’exposition se veut une prémisse à un autre évènement de la même veine qui se tiendra en octobre dans le Centre de Design. Papineau Gérin-Lajoie Le Blanc: Une architecture du Québec moderne sera consacrée à la célèbre firme fondée dans les années 1960.

L’exposition Arthur Erickson: Lignes topographiques / Site Lines a lieu au Centre de design de l’UQAM, au 1440 rue Sanguinet, jusqu’au 18 octobre 2015.

Crédit photo : arthurerickson.com

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