Entre hip hop et culture autochtone

Quel est le lien unissant art, musique et peuples autochtones? La réponse se trouve en plein cœur du Musée d’art contemporain de Montréal, avec Beat Nation : Art, hip hop et culture autochtone. L’exposition dresse un remarquable portrait de l’influence de la culture urbaine sur la jeunesse amérindienne actuelle. Plus d’une trentaine d’oeuvres d’artistes d’origine autochtone y sont présentées. On compte entre autres le travail de Raven Chacon, Raymond Boisjoly, Jordan Bennett et Bear Witness. Organisé par la Galerie d’art de Vancouver, le projet est une initiative originale du centre d’artistes Grunt, dirigé par les co-commissaires Kathleen Ritter et Tania Willard.

D’entrée de jeu, des rythmes de musique urbaine accueillent le visiteur. L’espace du musée est parsemé de plusieurs œuvres allant de projections vidéo, à des installations, en passant par des peintures, des photographies et des sculptures. L’influence du hip hop est indéniable à travers l’exposition. Des rythmes qui trans- portent dans un pow-wow sont perceptibles, notamment dans le vidéo d’art de l’artiste multimédia Bear Witness, Assimilate this! À travers une vidéo, l’artiste se sert d’images tirées de films à succès hollywoodiens pour créer de nouveaux récits en écho à l’histoire des autochtones. Les images aux couleurs vives et au graphisme impressionnant sont projetées sur deux murs blancs.

Au-delà du genre musical, les oeuvres présentées dans l’exposition regroupent également diverses disciplines associées à la culture urbaine, qu’il s’agisse de sport comme la planche à roulettes, les vélos low-rider ou encore de tags. Des artistes comme Corey Bulpitt et Aime Milot se sont notamment inspirés de l’art du graffiti pour créer l’oeuvre Eagle (2013). Une peinture murale en noir, blanc et rouge représentant un aigle – symbole distinct du peuple Haïda de la côte Nord-Ouest de la Colombie-Britannique.

La diversité des oeuvres présentées dans Beat Nation: Art, hip hop et culture autochtone est à l’image des revendications et des préoccupations sociales et politiques de cette nouvelle génération d’artistes autochtones. La dualité entre le moderne et le traditionnel, la recherche identitaire et la forte influence de la culture hip hop rendent le tout intéressant autant d’un point de vue artistique que sociologique. Le déplacement en vaut largement la peine.

Beat Nation : Art, hip hop et culture autochtone, du 17 octobre au 5 janvier 2014 au Musée d’art contemporain de Montréal.

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