Créé en 2000, le programme d’études supérieures spécialisées en éducation somatique permet à tous ses étudiants et à toutes ses étudiantes d’approfondir leurs connaissances de l’analyse du mouvement. Portrait d’un programme peu connu de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Selon les spécialistes de PasseportSanté, l’éducation somatique est généralement décrite comme étant issue d’une approche « qui vise à augmenter l’aisance, l’efficacité et le plaisir du corps et du mouvement par le développement de la conscience corporelle. » Ce sont des notions bien importantes pour les domaines dans lesquels connaître son corps est primordial. Les professeur(e)s de ce programme apportent donc un aspect anatomique et physique dans leurs cours.
« 30 % des étudiants viennent du département de danse », souligne Nicole Harbonnier, professeure au diplôme d’études supérieures spécialisées en éducation somatique (DESS). « Nous avons ensuite des praticiens de méthode somatique qui viennent se spécialiser, qui représentent environ 29 % [du corps étudiant]. Après, c’est assez divers : des personnes en théâtre, en enseignement, en cinéma, en biologie… on a de tout! », dit-elle. Certains cours sont également disponibles pour les étudiants et les étudiantes libres.
La majorité des cours sont pratico-théoriques. « Il y a deux gros cours théoriques, où les élèves apprennent de grands fondements somatiques, mais c’est tout », explique Nicole Harbonnier.
Le reste des cours est pratique, où les élèves apprennent des manières de contrôler leur corps. La méthode Alexander — un mode d’éducation somatique qui repose sur la relation entre la colonne vertébrale et la tête — est notamment utilisée. Comme plusieurs autres techniques, elle sert surtout à perdre des habitudes malsaines, comme des mauvaises habitudes de respiration ou de posture.
« C’est gratifiant »
Nicole Harbonnier enseigne au DESS en éducation somatique depuis 2009. Elle a été embauchée pour son expertise en analyse du mouvement. « J’adore mon travail parce qu’on donne des clés aux étudiants. Ils apprennent à connaître leur fonctionnement et on les accompagne là-dedans », explique-t-elle.
La prévention des blessures, l’écoute des signes corporels et l’importance d’un rapport sain avec son corps sont quelques notions apprises dans le programme d’éducation somatique. La professeure reconnaît la nécessité d’avoir du respect pour son corps, ce qui n’est pas évident pour tous et pour toutes avec les problèmes d’estime de soi.
Plusieurs carrières s’offrent aux étudiants et aux étudiantes à la fin du programme. On y compte des éducateurs et des éducatrices somatiques, des danseurs et des danseuses, des chorégraphes ainsi que des conseillers et des conseillères pédagogiques.
Vivre l’expérience de l’éducation somatique
Le nombre de diplômé(e)s du programme d’éducation somatique est faible à l’UQAM, soit une soixantaine depuis sa création. Martine Veilleux formatrice et praticienne en gymnastique émotionnelle fait partie de la cohorte des finissant(e)s de 2008. Son métier permet d’enseigner à ses élèves comment se libérer de leurs souffrances intérieures et de dénouer leurs rigidités musculaires. Elle s’était donc inscrite au programme d’éducation somatique à l’UQAM pour se spécialiser dans ses pratiques et pour en savoir plus sur l’origine de la méthode qu’elle enseigne.
« J’ai adoré mon expérience, dit Mme Veilleux. On en apprend beaucoup sur la culture du corps, que notre système n’est pas que physique. Il y a toute une conscience à appréhender. » Sa pédagogie a énormément changé à la fin de son parcours scolaire, surtout concernant la manière d’aborder le corps. « Je ne suis pas dans la performance, mais dans l’enrichissement de connaissances culturelles. C’est très passionnant », ajoute-t-elle.
« La qualité de l’enseignement et l’échange entre les collègues font en sorte qu’il s’agit réellement d’une belle expérience », lance Élise Hardy, diplômée du DESS en éducation somatique en 2010. Formée également au département de danse, elle s’est spécialisée pour enseigner ce sport ainsi que des méthodes d’éducation somatique au Centre de femmes La Parolière, à Sherbrooke.
Martine Veilleux raconte que son seul reproche auprès de l’administration du programme est le manque de visibilité. « Peu de gens connaissent ce diplôme, même ceux qui étudient à l’UQAM », déplore-t-elle. Ce programme est non contingenté, mais ne contient qu’une dizaine de personnes par année.
Le DESS contient trois sessions et se complète en un an et demi. La majorité des finissants et des finissantes le terminent toutefois en deux ans, comme dans les cas de Martine Veilleux et Élise Hardy.
Photo fournie par le programme d’éducation somatique
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