Bien que la majorité des départements de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) offrent des cours à distance cette session, certains cours nécessitent la présence des étudiants et des étudiantes en classe. Survol d’une rentrée en présentiel avec ses succès et ses défis.
L’enseignement en présentiel est principalement dédié aux cours qui ont des objectifs pratiques, comme les cours en laboratoire, de cinéma, de télévision, de danse ou de musique. Il y a seulement « 20 à 30 % des activités d’enseignement qui sont en présentiel », affirme la directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers.
Dans la majorité des classes, des places sont assignées pour faciliter la distanciation sociale. Les locaux sont toujours désinfectés avant et après les cours par les équipes d’entretien et de conciergerie.
Certaines classes ont été divisées pour créer des sous-groupes, ce qui permet d’éviter les regroupements à la fin des classes. La présence des sous-groupes à l’université est alternée chaque semaine pour laisser la chance à tous les étudiants et à toutes les étudiantes d’assister aux cours sur place.
Le professeur de chimie Daniel Chapdelaine affirme que cette stratégie lui permet d’offrir un meilleur encadrement. « La première semaine, il y avait le sous-groupe A qui faisait l’expérience. La deuxième semaine, c’était le sous-groupe B. La troisième semaine, c’était le matin pour le sous-groupe A et l’après-midi pour le sous-groupe B », donne-t-il pour exemple.
L’étudiante au baccalauréat d’intervention en activité physique Isabelle Déry estime que les mesures mises en place par l’UQAM sont très sécuritaires, mais elle craint tout de même que les gens se retrouvent autour d’elle. « Le prof va nous dire de faire attention à nos distances, mais les élèves n’y pensent pas nécessairement », témoigne-t-elle.
L’opportunité d’être en classe
Plusieurs professeurs et professeures se sentent privilégié.e.s de pouvoir donner leurs cours sur le campus de l’université, contrairement à certains de leurs collègues. L’enseignante au département de musique Marie-Annick Béliveau est heureuse de voir ses étudiants et ses étudiantes sur place, mais elle trouve cela difficile de ne pas pouvoir apprendre à les connaître davantage.
Malgré tout, ses étudiants et ses étudiantes sont très content.e.s de pouvoir assister en présentiel à son cours, qui est basé sur les discussions entre elle et son groupe . « Il y a aussi plusieurs qui trouvent cela plus facile de suivre la matière et d’intervenir », précise-t-elle.
S’adapter aux mesures
Enseignant en chimie, Marc Lussier admet que le stress était plus grand lors de la dernière session d’hiver. « On a été frappé par le fait qu’il n’y avait pas nécessairement les outils adaptés et que tout le monde était dans le même bateau », indique-t-il.
Des laboratoires du département ont également eu l’autorisation de recommencer les recherches pendant le mois d’août avant la rentrée universitaire. « Cela nous a donné la possibilité de nous familiariser avec les mesures de distanciation physique et de sécurité en laboratoire », explique un autre professeur de chimie à l’UQAM, Laurent Cappadocia.
Avant la pandémie, les étudiants et les étudiantes en sciences devaient déjà porter un sarrau, des lunettes de protection et des gants. L’ajout du masque est une mesure supplémentaire pour la sécurité en laboratoire.
L’enseignement en plein air compromis
Au début de la session, les professeur.e.s de l’UQAM avaient eu la possibilité d’offrir leurs cours à l’extérieur du campus. Tous ces cours ont toutefois été suspendus selon les plus récentes directives de l’administration de l’université.
La professeure en cinéma, Geneviève Perron, a eu la chance de donner son atelier une seule fois à l’extérieur. Elle est un peu plus craintive par rapport au coronavirus, car elle est présentement enceinte. Une personne en cinéma qui a partagé les locaux du département pendant le mois de septembre a également été testée positive. « On m’avait rassuré que tout avait été désinfecté et qu’il n’y aurait probablement eu aucun problème pour que je puisse donner le cours à l’UQAM », révèle-t-elle.
L’enseignante invitée au département de danse Caroline Laurin-Beaucage avait elle aussi planifié d’offrir une partie de son cours dans des espaces publics. Elle doit maintenant organiser son cours pour l’offrir uniquement à l’intérieur du campus de l’UQAM. « La méthode hybride était à la base supposée se passer entre le studio et l’extérieur, mais vu que l’extérieur a été coupé, il y a une augmentation des lectures », indique-t-elle.
Les cours offerts à l’extérieur du campus pourront uniquement reprendre lorsque Montréal ne sera plus décrétée zone rouge.
Illustration Lila Maitre | Montréal Campus
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