Projections filmiques d’oeuvres étudiantes, entretiens avec les réalisateurs et panels de discussion entre participants comptent parmi les événements communautaires qui ont été organisés bénévolement, à l’UQAM, pour souligner le Mois de l’Histoire des Noirs.
«L’histoire des Noirs ne commence pas avec l’esclavage (la vision des dominants)», rappelle l’étudiante en histoire à l’UQAM, Diane Gistal, à l’émission Vies d’ici, vues d’ailleurs, sur les ondes de CHOQ.ca. Des membres de la communauté universitaire et le groupe Nigra Iuventa, organisateur officiel des activités liées au Mois de l’Histoire de Noirs à l’UQAM, se sont associés dans le but d’organiser un ensemble d’activités réparties sur quatre jours, au cours desquelles le dialogue et le partage étaient au premier plan.
La conférence intitulée «Impact de la femme noire en Occident et en Afrique», a abordé, le 25 février, les réalités de ces femmes et les enjeux auxquels elles font face. La candidate à la maîtrise en sociologie à l’UQAM, Amandine Gay, y a dénoncé la rareté de données francophones sur les sujets liés au racisme, à l’afro-féminisme et à l’intersectionnalité, l’outil d’analyse qui illustre l’entrecroisement des systèmes d’oppression. «Il faut se réapproprier notre histoire, parler de nous par nous et participer», a-t-elle déclaré lors de sa présentation.
La question de la construction de soi et celle de «l’identité [sont] au coeur de la programmation», a spécifié Malika Danican, candidate à la maîtrise en science politique à l’UQAM. Cinq documentaires réalisés et tournés par des étudiants ont traité de sujets comme l’identité afro-canadienne, le colorisme, le phénomène nappy (du «retour» aux cheveux naturels), le tabou de l’homosexualité dans la communauté noire et celui des artistes engagés. À l’issue d’une demande de subvention à l’UQAM, le comité a pu rémunérer certains participants, comme des monteurs professionnels. Sinon, la grande majorité a participé de façon bénévole.
Identité et érudition
Diane Gistal, étudiante en histoire médiévale, Julie Boccovi, diplômée de l’UQAM en journalisme, Solène Vangout, étudiante au baccalauréat en relations internationales et droit international et Malika Danican sont membres de ce comité organisateur du Mois de l’Histoire des Noirs à l’UQAM. Toutes disent avoir à coeur la promotion d’une jeunesse noire dite érudite qui supporte l’existence des identités multiples. Diane Gistal, présidente de l’association et responsable du recrutement, souhaite encourager l’unification des Noirs et saluer la réussite au sein de la communauté noire par l’image et le dialogue.
Les activités organisées permettent de mettre l’accent sur l’identité afro-canadienne, moins abordé que celle afro-américaine. Nigra Iuventa a exprimé sa volonté de poursuivre son implication à l’UQAM en organisant dans les années à venir d’autres événements pour le Mois de l’Histoire des Noirs. Fondé en août 2015, ce groupe constitue une plateforme qui met en lumière la jeunesse noire intellectuelle, francophone et active, et non seulement la culture folklorique.
L’Association des étudiant(e)s africain(e)s de l’UQAM a également organisé une série de conférences nommé UJIMA, du 5 et 8 février dernier. Dans l’espoir de mettre l’accent sur ce mois qui célèbre le savoir et la découverte, plusieurs étudiants et étudiantes s’y sont impliqués. «Si nous ne le faisons pas nous-mêmes qui le fera?», conclut Malika Danican.
Photo: Arnaud Anselme
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