Faute d’être assez nombreux, les quelques membres du Syndicat des étudiant-e-s employé-e-s de l’UQAM (SETUE) réunis mercredi matin ont été contraints d’annuler les lignes de piquetage qu’ils avaient prévu former aux portes de l’établissement montréalais du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS).
La page Facebook SETUE UQAM invitait la communauté étudiante à se rendre mercredi au local de grève du SETUE, situé sur la rue Amherst, avant de participer à l’action de perturbation. Seule une quinzaine de personnes ont répondu à l’appel. «Pour bloquer les portes du MELS, on aurait eu besoin de beaucoup plus de membres», explique la porte-parole du syndicat, Chloé Fortin Côté. Mme Fortin Côté est confiante que les travailleurs tenteront à nouveau d’organiser des piquets de grève aux portes de l’édifice gouvernemental, sur la rue Fullum.
Selon elle, quelques membres du syndicat des employés de l’UQAM ont d’ailleurs déjà évoqué la possibilité d’organiser une autre manifestation devant la demeure d’un membre du conseil d’administration de l’UQAM, comme ils l’ont fait au domicile du recteur, Robert Proulx, mercredi dernier. «La quarantaine de personnes qui étaient présentes à cette visite surprise étaient prête à répéter l’expérience, raconte-elle. L’ambiance était bonne et on a vu que l’action a quand même fonctionné, puisque le recteur a annulé son allocution du 14 janvier de peur que le SETUE la perturbe énormément».
Des plans qui n’ont pas réjoui la porte-parole de l’UQAM, Jenny Desrochers, qui dénonce «sans réserve ce type de moyen de pression». «Ce sont des attaques personnelles envers des individus. Il y a une table de négociations et c’est à cette instance que doivent être discutés les éléments qui font partie de la négociation», rappelle-t-elle.
Selon Mme Fortin-Côté, les membres du SETUE prévoient aussi bouleverser la journée Portes ouvertes de l’UQAM, qui aura lieu le 9 février prochain. «Nous profiterons de la visibilité de l’UQAM pour mettre au jour nos revendications et le fait que le SETUE est une partie intégrante de l’UQAM, précise-t-elle. Nous n’avons pas encore décidé de ce que nous ferons, concrètement, cette journée-là : ça va être déterminé à la prochaine assemblée générale, qui aura lieu vendredi, ou dans un conseil de grève ultérieur».
Le SETUE en attente
Les employés de la maison d’enseignement du Quartier Latin sont sans salaire depuis le déclenchement de la grève générale illimitée, le 7 décembre. L’étudiante à la maîtrise en sexologie Paula Lemieux a bien hâte de retrouver ses payes. Pour aider les grévistes en manque de ressources financières, le syndicat étudiant récolte d’ailleurs des dons afin d’offrir à ses membres des paniers de denrées alimentaires. Ces derniers en font la demande et les reçoivent le vendredi suivant.
«Nous, tout ce qu’on veut, c’est retourner au travail», précise Mme Fortin–Côté, qui considère que les négociations s’éternisent en raison de «la mauvaise foi» des administrateurs de l’UQAM. Rappelons que le 21 décembre le SETUE a voté en assemblée générale à 79% de rejeter une première offre patronale et de poursuivre la grève. Les dernières négociations ont eu lieu le 8 janvier et reprendront aujourd’hui, en après-midi.
Photo : Alexis Boulianne
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