La manifestation nationale du 2 avril organisée par l’ASSE s’est déroulée dans une ambiance festive sous un soleil de printemps. Vers 15h30, après deux heures de marche, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz irritants pour disperser le groupe de manifestants qui poursuivait la marche après la fin de l’évènement.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement libéral. Les professeurs de l’UQAM, qui ont voté pour une grève le 2 et 3 avril, se sont joints aux étudiants, aux groupes communautaires et aux syndicats. Le professeur de l’École des médias, Jean-Hugues Roy, croit que les recteurs des universités québécoises devraient se faire front commun pour refuser les compressions fiscales. Tous les étudiants se rangeraient derrière eux, ce qui permettrait une réelle mobilisation et un refus global à l’égard des politiques d’austérité dans l’éducation.
Les marcheurs n’ont pas offert leur itinéraire aux policiers qui ont déclaré la manifestation illégale dès les premières minutes. La marche a pris d’abord la direction nord à partir de la place Square Victoria. Les manifestants scandaient des slogans comme «À qui la rue, à nous la rue», «On a rien volé, nous» ou «Crions plus fort pour que personne ne nous ignore». Le cortège s’est ensuite dirigé vers la rue Sherbrooke pour prendre sur la rue Berri vers le parc Émilie-Gamelin. Du haut du viaduc qui surplombe la rue Berri, des gens ont laissé tomber une pluie de ballons et de confettis. Les manifestants s’exprimaient par le son de leur trompette, des tamtams et d’autres percussions.
La manifestation s’est arrêtée au parc Émilie Gamelin. Plusieurs centaines de marcheurs se sont engagés sur le boulevard Maisonneuve vers l’Est. Ils se sont heurtés à une barricade policière qui les empêchait de continuer leur parcours. «Retournez vers l’ouest ou allez vers le sud», ont demandé les policiers. Ils étaient environ 1000 citoyens, surtout des étudiants, et plusieurs se sont assis dans la rue, refusant d’obéir aux ordres des agents de la paix. «Laissez-nous passer, laissez-nous avancer», ont crié plusieurs.
Quelques manifestants ont lancé des bouteilles d’eau en direction des policiers et l’escouade antiémeute a réagit en envoyant des gaz irritants pour disperser la foule. Celle-ci a pris la fuite dans plusieurs directions pour se retrouver en fin de course au parc Émilie-Gamelin où le véhicule de l’ASSE diffusait de la musique. Les automobilistes étaient plutôt favorables à la cause des militants, ils ont klaxonné pour imiter des mélodies. Selon les policiers, s’ils ont empêché les étudiants d’aller vers l’est, c’est qu’ils voulaient éviter que les militants ne se dirigent vers le pont Jacques-Cartier. À 16h les manifestants étaient de retour au parc Émilie-Gamelin, mais les policiers les ont dispersés jusqu’à 18h00 environ.
Crédit photo: Pascale Armellin-Ducharme
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