L’autonomie pour les artistes

À compter de l’automne 2014, un Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées (DESS) en gestion de la carrière artistique sera offert aux artistes de tout genre et aux récipiendaires d’un baccalauréat en art.

« Il est en développement depuis six ans, et est considéré depuis les années 2000 », présente le directeur du DESS, Gilles Lapointe. C’est à la demande de plusieurs artistes professionnels et suite à une enquête du gouvernement il y a 14 ans que Louise Poissant, la doyenne de la Faculté des arts, s’est penchée sur sa création. « Le but est de permettre aux étudiants de gagner leur vie en faisant ce qu’ils aiment, et de leur donner les rudiments pour les rendre aptes à s’insérer dans les milieux où ils seront appelés », dit-elle. Le programme est en collaboration avec l’École des Sciences de la Gestion (ESG), pour offrir une connaissance pratique et théorique du marché du travail.

Environ 1000 étudiants sont diplômés chaque année à la Faculté des arts, selon Gilles Lapointe. « Notre mission est de les aider à faire la transition avec le monde professionnel, quand on sait que plusieurs d’entre eux seront des travailleurs autonomes », explique-t-il. D’expérience, il affirme que le marché du travail est précaire, et qu’il faut rendre compte de la réalité de celui-ci. C’est en offrant des cours qui abordent entre autre la fiscalité et les aspects juridiques que l’artiste développe une autonomie et une défense. « Ils seront en mesure de ne pas se faire rouler et de discuter avec des professionnels », assume le directeur.

La doyenne indique que parmi une vingtaine de cours offerts, les étudiants en choisissent dix, et créent leur programme à la carte. « Nous accueillerons des étudiants de toutes les disciplines et de tous les âges, des jeunes qui expérimentent le marché du travail à ceux qui sont en transition de carrière », dévoile Gilles Lapointe. La collaboration avec l’ESG se retrouve dans les cours, qui aborderont des notions importantes chez l’artiste, telles que les droits d’auteur, les budgets et les carrières à l’international. « Les cours sont partagés également entre la Faculté des arts et l’ESG », pointe Louise Poissant.

Afin de s’insérer graduellement au marché du travail, les étudiants pourront s’inscrire au « Projet d’intégration », en fin de parcours. Gilles Lapointe l’explique en parlant du projet, semblable à un plan d’affaire que feront les élèves, toujours encadrés. «  D’autres instances avec qui nous collaborons, comme le Conseil de diplômés, accompagnent les étudiants, notamment dans ce projet, et leur offre des stages, ajoute Louise Poissant.

Ce DESS se démarque des programmes semblables au Québec, d’après son directeur. « Le HEC et l’ESG forment des gérants et des comptables, tandis que nous offrons à l’artiste de s’émanciper et d’optimiser sa condition », pointe-t-il. La date limite pour s’inscrire pour l’automne 2014 s’agit du 1er mai et le programme accueille une vingtaine d’étudiants.

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