La prolifique Annie Clark, alias St. Vincent, est de retour pour un troisième album en quatre ans. Celle qui a auparavant offert une collaboration aussi improbable qu’inévitable avec David Byrne sur l’excellent Love this giant fait maintenant chemin seule. Sur ce nouvel album éponyme, Clark dévoile encore plus qu’auparavant sa grande versatilité et son univers musical minutieusement déjanté.
Celle qu’on pourrait décrire comme étant une Feist qui se serait enfermée pour quelques temps dans un garage ou encore comme l’enfant qu’auraient eu ensemble David Bowie et PJ Harvey prouve plus que jamais sa capacité à créer une pop-rock qui n’est pas facile ni prévisible. Encore plus que sur ses précédents efforts, elle crée un moment musical excentrique si naturel qu’il pourrait aussi bien servir de bande sonore pour un film de Jodorowsky que pour une publicité de sucettes Chupa Choops. St-Vincent y déballe des ambiances parfois atmosphériques, parfois violentes et presque toujours dansantes sans jamais tomber dans l’excès ni dans le mauvais goût.
Multi-instrumentaliste, mais surtout reconnue pour ses talents de guitariste, Annie Clark ponctue plusieurs moments de St. Vincent de ses désormais célèbres solos de guitare électrique. Si la fin de Rattlesnake, première pièce de l’album, propose déjà une de ces envolées furieusement joviales, c’est Huey Newton qui vole la vedette. Après un départ tout en retenue, la chanson bascule au milieu vers une véritable explosion rock. Là réside tout le charme de la démarche de St. Vincent: en 41 minutes, elle est aussi douce qu’enragée, aussi frêle que robuste. Elle est féminine sans être fragile, excentrique et originale sans jamais tomber dans le maniérisme. Digne héritière des Talking Heads et de Kate Bush, elle n’a pas fini de surprendre. Et elle n’a que 31 ans…
St.Vincent, St.Vincent. 25 février 2014
Crédit photo: Facebook
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