Une manifestation contre la hausse des frais de scolarité s’est soldée par quelques arrestations, cet après-midi, devant le siège social de Loto-Québec. L’édifice abrite les bureaux de la Conférence des recteurs et principaux du Québec (CREPUQ), favorable à la hausse.
La manifestation organisée par l’Association facultaire étudiante de science politique et de droit (AFESPED) et appuyée par la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), a débuté vers midi et demi au Square Victoria pour se terminer au siège social de Loto-Québec. Toutes les entrées de l’immeuble, de même que des rues avoisinantes – dont Aylmer et City Councillors – étaient bloquées par les manifestants, empêchant employés et visiteurs de pénétrer à l’intérieur.
La manifestation s’est déroulée dans le calme jusqu’à l’intervention, vers 13h30, de l’escouade anti-émeute. Plusieurs participants ont formé une barrière sur la largeur de la rue Sherbrooke Ouest avec des clôtures qui, plus tôt, bloquaient l’accès au niveau du sous-sol de l’édifice de Loto-Québec. Quelques balles de neige ont été lancées vers les forces policières, de même que des vis jetées du haut de l’hôtel Holiday Inn par des travailleurs de la construction.
L’escouade anti-émeute a utilisé à plusieurs reprises des bombes sonores et des gaz lacrymogènes afin de disperser les étudiants et défaire la barrière. Les manifestants ont été repoussés vers l’est jusqu’au coin des rues Sherbrooke et Bleury. Vers 14h, la rue Sherbrooke et les accès à l’immeuble étaient désertés par les grévistes. Les employés ont pu alors retourner au travail. Une dizaine de personnes a toutefois continué de bloquer l’accès de la partie nord de la rue Aylmer et une centaine d’autres a manifesté devant le siège social d’Hydro-Québec.
Un policier et trois étudiants ont été transportés à l’hôpital. La CLASSE a rapporté à la Presse qu’un des manifestants pourrait perdre l’usage d’un œil après avoir reçu une bombe sonore au visage. Les deux autres étudiants ont été incommodés par les gaz lacrymogènes. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) confirme cinq arrestations, mis n’a pas voulu dévoiler la nature des accusations.
Plusieurs ont par ailleurs dénoncé l’intervention abusive des policiers soutenant que le tout s’était déroulé pacifiquement. «C’était très festif. Je n’ai pas vu de grabuge et je ne crois pas que des balles de neige suffisent à expliquer une telle intervention. Ce sont eux qui ont causé ce branle-bas de combat», juge Isabelle Charlebois, étudiante en arts visuels à l’UQAM.
Une version que contredit les forces policières. «L’ordre des choses a été suivi. Les policiers ont invité les manifestants à quitter les lieux, mais comme plusieurs d’entre eux ne l’ont pas fait, les policiers ont intervenu. L’utilisation de la force était justifiée», défend le porte-parole du SPVM, Daniel Fortier.
D’autres manifestations de perturbation de ce genre pourraient se produire au cours des prochaines semaines. Les membres de l’AFESPED suggéreront au prochain congrès de la CLASSE la tenue d’une semaine complète de perturbation économique à la fin mars. Le porte-parole de la Coalition, Gabriel Nadeau-Dubois, ne s’oppose pas à une telle idée. «C’est ce genre de moyens qui va nous faire gagner contre le gouvernement en mettant de la pression dans les rues et en lui faisant ainsi perdre concrètement de l’argent.»
Crédit photos: Frédéric Lacroix-Couture
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