Environ 17 000 étudiants collégiaux et universitaires se sont joints, par la voix de leurs représentants, aux 45 000 étudiants membres de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) afin de créer la Coalition large de l’ASSE (CLASSE), la fin de semaine dernière. Ce congrès, qui s’est déroulé au Cégep de Valleyfield, constitue un premier pas vers une éventuelle grève générale illimitée des étudiants à l’hiver prochain. La grève s’inscrirait dans la stratégie étudiante pour contrer la hausse des frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire.
À l’image de la Coalition de l’ASSE élargie, formée dans le feu de la mobilisation étudiante de 2005, la CLASSE veut coordonner une grève générale illimitée la session prochaine si le gouvernement libéral ne recule pas. En 2005, la Coalition rassemblait environ 45 000 étudiants. La CLASSE, elle, dénombre depuis cette fin de semaine un peu plus de 60 000 membres. Selon le communiqué de presse de l’ASSE, des associations étudiantes devraient continuer de gonfler les rangs d’ici la fin de la session d’automne et au courant de l’hiver prochain.
Pour adhérer à la CLASSE, les membres de chaque association étudiante doivent voter en assemblée générale son affiliation et contribuer financièrement à son plan d’action. Les associations adhérentes peuvent se dissocier du mouvement durant une possible GGI. L’existence de la Coalition dépend de l’engagement étudiant à la grève. «La CLASSE se dissoudra si une grève générale illimitée n’a pas lieu», affirme Alain Savard, coordonnateur à l’information et aux communications de l’Association facultaire étudiante de science politique et droit.
De son côté, la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Martine Desjardins, n’a pas voulu se prononcer sur la création de la CLASSE. Selon elle, la Coalition n’a encore rien accompli; elle ne peut donc pas juger le mouvement.
Éviter les erreurs du passé
La CLASSE a modifié le mode de financement que son ancêtre avait institué en 2005. «La CASSEE avait voté, à l’époque, une motion de solidarité financière. Les associations adhérentes s’engageaient à payer les dépenses votées en congrès. Pourtant à la fin de la grève, des associations ont refusé de payer», raconte Alain Savard. L’ASSE avait alors accumulé une dette de 40 000 $, montant que l’Association facultaire des étudiants en sciences humaines de l’UQAM a par la suite épongé.
Pour éviter un autre endettement, l’ASSE suggère cette fois-ci que les associations adhérentes fassent une contribution de 1 $ par membre. Les associations affiliées à l’ASSE paient déjà une cotisation de 1,50 $ par membre, chaque session. «L’Association demande aux associations de contribuer à la hauteur de leurs moyens», soutient toutefois Alain Savard.
À l’UQAM, le conseil exécutif de l’Association facultaire étudiante de science politique et droit devrait proposer une cotisation de 2 $ par membre destinée à la CLASSE lors de la prochaine assemblée générale. Le montant totaliserait environ 4 400 $. Cette association facultaire s’est affiliée à la Coalition au cours de la session en cours. L’Association facultaire des étudiants en arts et l’Association facultaire étudiante des sciences humaines étant membres de l’ASSE sont également affiliées à la CLASSE.
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