Depuis quelques semaines, l’angle des rues Sherbrooke et Crescent est agrémenté d’un curieux personnage ailé au torse troué. Baptisée L’Oeil, l’imposante sculpture de bronze est une réalisation de l’ancien uqamien, David Altmejd. Il a été mandaté par le Musée des Beaux-arts de Montréal pour réaliser la sculpture à l’occasion de l’inauguration du nouveau pavillon Claire et Marc Bougie, le 26 septembre dernier.
Diplômé en arts visuels de l’UQAM, le sculpteur de renom David Altmejd a eu carte blanche pour réaliser L’Oeil. L’artiste montréalais vivant aujourd’hui au Luxembourg, a commencé sa carrière entre les murs de l’Université du peuple.
«David est un de ces étudiants qui nous reste en tête, peu importe le succès qu’il obtient aujourd’hui, son passage a été marquant», explique la vice-doyenne de la Faculté des arts, Monique Régimbald. Louise Déry, directrice de la Galerie de l’UQAM, lui a donné sa première chance en proposant sa candidature comme représentant du Canada à la Biennale de Venise de 2007, une des plus prestigieuses expositions d’art contemporain au monde. David Altmejd était le premier diplômé de l’UQAM à représenter le Canada à l’exposition. À partir de ce moment-là, sa carrière a pris son envol.
Monique Régimbald raconte avec humour l’entrée du sculpteur à la Faculté. L’artiste se destinait à l’origine à une carrière dans les sciences «À la faveur d’un voyage en Europe il s’est rendu compte que c’est de l’art qu’il voulait faire. Il s’est alors retrouvé dans mon bureau, j’ai demandé à voir ce qu’il faisait et j’ai tout de suite vu qu’il avait un talent fou.» Comme il est arrivé en milieu d’année, Monique Régimbald et ses collègues l’ont mis à l’épreuve, il s’est constitué un portfolio avec ce qu’ils lui donnaient à faire et c’est comme ça qu’il a été admis, l’année suivante.
«L’UQAM, c’est un peu la deuxième maison de David, quand il vient à Montréal, il fait toujours un saut ici, pour nous saluer» dit Audrey Genois, conservatrice adjointe de la Galerie de l’UQAM. Elle a eu l’occasion de travailler avec le sculpteur à plusieurs occasions, notamment sur son plus récent projet à l’UQAM Conte crépusculaire, spectacle conçu en collaboration avec Pierre Lapointe présenté au printemps. Ce qui frappe d’abord chez celles qui ont côtoyé de près l’artiste, c’est leur admiration non seulement pour son travail, mais aussi pour sa générosité. «C’est un des élèves les plus attentifs, les plus généreux que j’ai vu envers ses collègues, explique Monique Régimbald Toujours intense, mais très à l’écoute des autres.» Audrey Genois raconte pour sa part que pour Conte crépusculaire, il avait transformé l’espace de bureau en atelier. «C’était très hippie comme façon de travailler, tout le monde mettait la main à la pâte et David agissait à la manière d’un chef d’orchestre, dirigeant les travaux, mais en écoutant toujours ce que tout le monde avait à dire.»
Bref, l’avenir est brillant pour David Altmejd qui, selon Audrey Genois, travaille présentement à un projet d’exposition au Connecticut pour un collectionneur privé.
Crédit photo: Eliott Légaré
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