Quelles sont les priorités des étudiant(e)s pour la relance du Quartier latin? Sécurité, abordabilité et existence de tiers-lieu, ont répondu certain(e)s d’entre eux et elles dans le cadre d’un atelier sur la revitalisation du Quartier latin.
« Imaginez un endroit de conversation entre les personnes en situation d’itinérance et les étudiants, comme des entrevues en plein air », dessine Alexandra Szczucki, étudiante en design de l’environnement.
« Oui. Ça pourrait peut-être être chapeauté par CHOQ.ca, [la radio étudiante de l’UQAM] », ajoute Rachël Frenette, étudiante en action culturelle.
« Comme un espace de cocréation… Il pourrait même y avoir des étudiants en musique qui jamment avec des personnes en situation d’itinérance », continue Francis Trudel-Garant, étudiant en musique.
« On pourrait piétonniser la rue Saint-Denis entre le boulevard De Maisonneuve et la rue Sainte-Catherine toute l’année et installer ça près de la place Pasteur », propose Alexandra Szczucki.
Cette vision d’un espace de « cocréation » est un des nombreux projets proposés par les étudiant(e)s dans le cadre de cet atelier de partage d’idées, où un budget fictif de 5 000 $ était alloué pour la création d’un projet.
Collaboration étudiante
« Il y a de la place pour la collaboration avec les étudiants »
Priscilla Ananian
Mme Ananian souhaite impliquer les associations étudiantes dans le projet de la relance du Quartier latin, apprend-on dans un article du Montréal Campus publié en avril 2024.
« Il faut mettre à profit la créativité des étudiants en les impliquant, que ce soit dans le cadre de la recherche, d’un cours ou d’un stage », explique-t-elle lors de l’atelier. Elle propose de « créditer l’engagement » des étudiant(e)s qui s’impliquent dans la relance.

C’est dans ce contexte de collaboration que la vice-rectrice a organisé un atelier d’idéation avec la communauté étudiante.
Ce qui ressortait le plus? La demande du mobilier accessible à tous et toutes faisant office de tiers-lieu pour se poser et échanger, une offre alimentaire abordable et variée, des espaces verts et propres et plus de sécurité pour les piéton(ne)s et les cyclistes qui se déplacent autour de l’université et entre les pavillons.
Des projets, des idées
Les étudiant(e)s ont aussi proposé la création d’un festival ou d’une foire de rue où « l’expertise des étudiants de l’UQAM » pourrait être mise en commun pour créer des « ponts entre les populations » du quartier.
Les étudiant(e)s souhaitent aussi la « réappropriation » des locaux appartenant à l’UQAM qui ont pignon sur rue pour la création de tiers-lieux créatifs, où la nourriture serait abordable. « Il n’y a plus grand place aujourd’hui qui offre des rabais étudiants autour de l’UQAM », partage Rachël Frenett.
Les membres de la communauté étudiante présent(e)s lors de l’atelier s’entendent sur l’importance d’inclure dans les projets de relance les trois grands acteurs et actrices du quartier : les familles, les étudiant(e)s et les personnes en situation d’itinérance.
Selon eux et elles, il est important d’avoir des lieux d’échange entre ces personnes. Cet échange pourrait par exemple passer par un espace de cuisine communautaire ou de création artistique, ont proposé des étudiant(e)s.
Un quartier qui en arrache
Le Quartier latin est mis à mal depuis la pandémie. Avec les employé(e)s et les étudiant(e)s en télétravail, le quartier a forcément été dévitalisé, exacerbant les enjeux d’itinérance, de consommation de drogue et de pauvreté du quartier.
Depuis deux ans, l’UQAM se positionne comme un « leader » pour la revitalisation du quartier. Plusieurs projets ont été amorcés : une halte-chaleur ouverte par temps froid permet aux personnes vulnérables de passer la nuit à l’UQAM, la bibliothèque centrale est en rénovation pour devenir « la pierre angulaire de la relance » du quartier et la nouvelle Faculté des sciences de la santé offre des programmes « axés sur la prévention ».
Qu’est-ce qu’un tiers-lieu?
Un tiers-lieu est un espace de socialisation, qui n’est ni à la maison, ni au travail, où une communauté peut se réunir et échanger. Des exemples sont les parcs, les églises, les cafés et les bibliothèques.
Laisser un commentaire