L’UQAM en mission pour la relance du Quartier latin

En collaboration avec des organismes avoisinants, l’UQAM entreprend des démarches au cœur du Quartier latin afin d’en faire un environnement sécurisant, charmant et compatible à la réinsertion sociale. 

Il suffit d’une marche à l’intersection des rues Saint-Denis et Sainte-Catherine ou sur le boulevard de Maisonneuve pour constater les enjeux qui touchent le Quartier latin depuis quelques années déjà. Commerces aux fenêtres barricadées, cônes orange et itinérance font partie des problèmes à régler pour développer un « quartier de la francophonie » festif et branché, tel que le voudrait la Ville de Montréal. 

L’UQAM s’est récemment engagée dans le mandat de relancer le Quartier latin, en collaboration avec diverses institutions de son voisinage, comme le Cégep du Vieux Montréal, la Grande Bibliothèque, la Société de développement commercial (SDC) du Quartier latin ainsi que le Quartier des spectacles. Le Montréal Campus a rencontré la vice-rectrice associée à la relance du Quartier latin de l’UQAM, Priscilla Ananian, qui a débuté son mandat il y a deux mois.

Un environnement précaire  

Mme Ananian cerne les principaux enjeux sur lesquels se pencher. D’abord, « il y a les enjeux sociaux liés à la cohabitation avec les personnes en situation de vulnérabilité ». En effet, différentes communautés occupent le quartier, entre les établissements d’enseignement, les restaurants et les organismes de réinsertion sociale. 

Une autre caractéristique frappante est l’espace qu’occupent les chantiers de construction, selon la vice-rectrice. En effet, pour les automobilistes, les cyclistes et les piétons, il est difficile de circuler librement avec les trottoirs et les rues barrés. « On ne se sent pas en sécurité quand on est à pied », constate Priscilla Ananian. 

D’après elle, les enjeux du quartier se sont assurément intensifiés depuis la pandémie. La vice-rectrice mentionne aussi que l’arrivée du télétravail a causé la désertion du quartier, qui était autrefois bien plus occupé par la communauté uqamienne. Les étudiant(e)s vivent globalement moins sur le campus; la plupart viennent assister à leurs cours et repartent après. Cette nouvelle réalité a eu des conséquences directes sur les commerces environnants, qui ont dû fermer leurs portes. « Certains n’ont pas survécu à la pandémie », déplore-t-elle.

Place à la relance

Pour Priscilla Ananian, la première étape est de cartographier les ressources qui existent déjà dans le quartier et dans l’université.

« On rencontre des organismes communautaires et d’autres parties prenantes à l’intérieur et à l’extérieur de l’université. Il y a plein de choses que je découvre quotidiennement. »

– Priscilla Ananian, vice-rectrice associée à la relance du Quartier latin de l’UQAM

Son plan consiste à entreprendre des démarches qui touchent plusieurs dimensions à la fois. « Ce que j’aimerais mettre en place, c’est une approche plus intégrée », avance-t-elle. Par exemple, elle lance l’idée d’un organisme de réinsertion sociale qui s’engage à planter des arbres en pot pour diminuer les îlots de chaleur, tout en les disposant stratégiquement dans des zones piétonnes. Ce projet fictif inclut un aspect social, environnemental et urbanistique. 

L’UQAM a récemment instauré une halte-chaleur dans le pavillon DS. Il s’agit d’un projet pour lequel l’université a ouvert ses portes aux personnes en situation d’itinérance lors des nuits froides de cet hiver. « On a eu pleine capacité lors des dernières nuits, avec une présence importante de femmes », souligne la vice-rectrice. 

Ce projet, qui est toujours au stade expérimental, a pu voir le jour grâce à une subvention du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale ainsi qu’à la collaboration du Service de la prévention et de la sécurité de l’UQAM et de la Société de développement social, un organisme qui travaille sur des projets visant à lutter contre l’itinérance. 

Impliquer les étudiant(e)s
Mme Ananian considère qu’impliquer les associations étudiantes de l’UQAM dans le projet de la relance du Quartier latin est primordial pour réintéresser les étudiant(e)s à la vie du Quartier. « C’est important de pouvoir dialoguer avec les étudiants, qui représentent 35 000 personnes de la communauté uqamienne », souligne-t-elle.

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