La « Métamorphose » de la bibliothèque

Entre 2019 et 2023, la fréquentation annuelle des bibliothèques de l’UQAM a diminué de moitié. Parallèlement, le projet Métamorphose aspire à rendre l’endroit plus moderne pour la communauté étudiante.

« C’est quand même un bâtiment des années 1970. La bibliothèque centrale, dans l’état actuel, a besoin d’une modernisation », déclare Frédéric Giuliano, directeur général du Service des bibliothèques de l’UQAM. Ce qu’il envisage : un endroit moderne, défiant les codes de la bibliothèque traditionnelle.

Camille Groleau, étudiante en droit à l’UQAM, espère que la bibliothèque sera plus « conviviale » à l’avenir. « On a vraiment plus tendance à faire les travaux d’équipe à distance ou à l’UQAM, mais en dehors de la bibliothèque. »

« La bibliothèque du silence, c’est quelque chose de dépassé », soutient M. Giuliano. Ainsi, de nouvelles zones de socialisation, qui permettront aux étudiant(e)s de parler à voix haute, sont prévues. Ces zones ont pour but d’inciter les étudiant(e)s à travailler dans la bibliothèque. D’autres modifications sont envisagées, comme l’aménagement d’une plus grande entrée de lumière naturelle et d’un espace pour les cycles supérieurs.

Infographie : Thomas Emmanuel Côté

Une importante consultation étudiante a été effectuée entre le 23 janvier et le 21 février par l’UQAM afin de comprendre les souhaits des uqamien(ne)s. Plus de 2200 réponses ont été recueillies. L’équipe du Service des bibliothèques est en train d’analyser ces données pour établir un plan précis des modifications qui seront apportées dans les prochaines années. M. Giuliano pense qu’il est possible que les chantiers débutent vers 2025 ou 2026.

Trois principales sources de financement seront utilisées pour payer l’important projet. D’abord, une campagne philanthropique est déjà lancée pour récolter des dons. Une autre partie sera financée par l’UQAM. Le gouvernement provincial pourrait aider le financement du projet, « probablement via le ministère de l’Enseignement supérieur », selon M. Giuliano. Aucun budget clair n’a encore été déterminé.

À deux pas, la modernité

La Grande Bibliothèque, à quelques dizaines de mètres de l’UQAM, s’est modernisée au cours des dernières années. Les utilisateurs et utilisatrices peuvent aller y jouer des instruments de musique dans une salle dédiée à cet effet. Des machines à coudre sont aussi disponibles sur place. Martin Dubois, directeur général de la Grande Bibliothèque, rappelle toutefois que « les collections physiques et numériques ainsi que les prêts demeurent le cœur de notre activité. »

L’UQAM cherche aussi à proposer une expérience différente de ce qu’une bibliothèque traditionnelle offre.

« On veut que ça devienne un lieu de vie, que la communauté étudiante ne l’utilise plus que pour chercher un livre ou effectuer un travail, mais que ça devienne l’endroit où aller pour tout le monde sur le campus. »

Frédéric Giuliano, directeur général du Service des bibliothèques de l’UQAM

Camille Groleau trouve déjà la bibliothèque « super belle », mais l’utiliserait de manière plus régulière si les rénovations avaient déjà eu lieu. « Pour l’instant, j’y vais quand j’ai vraiment besoin de me concentrer toute une journée ou une demi-journée, surtout en période d’examens. »

Se marcher sur les pieds?

Trois bibliothèques avoisinent le métro Berri-UQAM : celle de l’université, la Grande Bibliothèque et celle du cégep du Vieux Montréal. Toutefois, M. Dubois ne pense pas que ce soit trop. « Il n’y a jamais assez de bibliothèques! », s’exclame-t-il.

Selon lui, chacune sert un but différent. Celles des deux établissements d’enseignement sont plutôt utilisées par leur communauté étudiante respective, tandis que la Grande Bibliothèque est une institution publique ouverte à tous et à toutes. D’ailleurs, le réseau Wi-Fi eduroam est maintenant disponible à la Grande Bibliothèque, facilitant la vie aux étudiant(e)s universitaires.

De plus, les nouveaux projets de bibliothèque servent d’inspiration aux autres. Le directeur de la Grande Bibliothèque remarque une « compétition positive » entre les différents établissements. Par exemple, il est inspiré par la bibliothèque Gabrielle-Roy à Québec, qui a récemment connu d’importantes rénovations. 

Selon M. Dubois, « en gardant le même nombre de livres, ils ont ajouté 25 % d’espace pour le public ». Réduire l’étendue de la collection physique en augmentant l’espace de travail disponible est une vision qui anime les bibliothèques modernes.

Cet esprit collaboratif est aussi présent à travers le Partenariat des bibliothèques universitaires du Québec. Ce regroupement inclut 19 bibliothèques universitaires qui partagent ensemble le catalogue de recherche Sofia.

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