L’ultimate Frisbee à l’UQAM dans un cercle vicieux

Rejetée par les Citadins et le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), l’équipe d’ultimate de l’UQAM est à court de solutions.

« J’ai contacté les Citadins deux fois, une fois en 2020 et une fois en 2021 », raconte Antoine Desbien, gestionnaire du club d’ultimate de l’UQAM. Les Citadins refusent la mise en place d’une équipe si le RSEQ ne crée pas de ligue universitaire d’ultimate.

Contacté par le Montréal Campus, le RSEQ n’a pas voulu commenter la situation, estimant que la Fédération québécoise d’ultimate (FQU) est mieux placée pour le faire. 

« On en a déjà parlé et, du côté universitaire du RSEQ, je ne pourrais pas dire qu’il n’y avait pas d’ouverture, mais ce n’était pas dans leurs intérêts pour l’instant de développer le circuit universitaire », confie pour sa part la coordonnatrice aux opérations à la FQU Andréanne Létourneau.

La responsabilité des universités

L’employée de la FQU juge que le premier pas devrait être fait par les universités plutôt que le RSEQ. À ce sujet, Mme Létourneau déplore la fermeté des universités quant au développement de l’ultimate Frisbee. « Nous n’avons pas notre mot à dire. J’aimerais bien, mais c’est vraiment l’université qui doit prendre la décision », reconnaît-elle.

Sollicité par courriel, le directeur des sports universitaires et des événements des Citadins, Maxime Soutière-Kucharski, affirme que l’UQAM ne peut mettre sur pied une équipe d’ultimate « sans le soutien du RSEQ ».

« Si personne ne fait rien, cela va rester le statu quo. Je ne vois pas comment casser ce cercle vicieux. »

– Antoine Desbien

Capitaine de l’équipe masculine d’ultimate du Vert & Or à l’Université de Sherbrooke (UdeS), David Vigneau-Lecomte partage cet avis. « Je peux comprendre que le RSEQ n’est pas très présent, mais c’est peut-être parce qu’il manque d’équipes affiliées [reconnues par leurs universités] », argumente-t-il.

Des conditions difficiles

Encore indépendant, le club d’ultimate de l’UQAM n’a pas les moyens de ses ambitions. Antoine Desbien et son équipe jouent dans la même ligue (gérée par la FQU) que le Vert & Or, mais n’ont pas les mêmes avantages que cet adversaire.

« Comme nous ne sommes pas reconnus par l’UQAM, nous voulons dépenser le moins possible. Toutes les dépenses sont à notre charge. On a souvent des coaches bénévoles et on pratique à six heures du matin pour s’assurer de ne pas payer de frais de terrain », explique le gestionnaire de l’équipe de l’UQAM.

Le modèle sherbrookois

« Je sais que l’Université de Sherbrooke pousse pour que le sport soit reconnu par le RSEQ », dévoile Corinne Massé, entraîneuse de l’équipe féminine d’ultimate de l’UdeS.

Sherbrooke est la seule université au Québec à avoir reconnu ses équipes d’ultimate : les équipes féminine et masculine de l’université jouent sous la bannière du Vert & Or.

Corinne Massé est arrivée à l’UdeS en 2009 alors que le club d’ultimate était toujours indépendant de l’université. Elle a connu le changement de statut de ce sport en 2015. « Il faut prouver à l’université que ça ne va rien lui coûter de faire partie de ses équipes. Au départ, ils ne nous donnaient absolument rien puis, au fur et à mesure, ils nous ont reconnus dans certains programmes de bourses », appuie-t-elle.

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