De la fumée sans feu à l’UQAM

Quelque 18 alarmes incendies ont été déclenchées depuis septembre à l’UQAM, dont plusieurs dans les résidences étudiantes. Elles sont principalement causées par des feux accidentels contrôlés rapidement, selon le Service de prévention et de la sécurité (SPS). Malgré tout, leur nombre n’a pas augmenté dans les six derniers mois.

« J’ai été évacué deux ou trois fois, dont une pendant la nuit. Je ne cours pas le risque et je sors », raconte Mohamed Amar, un étudiant qui habite dans les résidences universitaires René-Lévesque. Le 17 décembre dernier, une alarme incendie a été déclenchée dans le bâtiment à 1 h 13 du matin. 

« Environ 40 % des alertes incendies dans les résidences sont causées par des méfaits [des gens qui activent l’alarme lorsqu’il n’y a pas de feu] ou des accidents », rapporte Normand Larocque, directeur du SPS. « Il s’agit parfois d’un étudiant qui oublie une casserole sur le feu ou de gens mal intentionnés », illustre-t-il, en précisant que les méfaits sont plutôt rares sur l’ensemble du campus.

Les méfaits et les émanations accidentelles de fumée dans les résidences sont la première cause d’alarmes incendies à l’UQAM.

Parmi les situations qui peuvent déclencher des alarmes d’incendie, le SPS mentionne aussi les multiples travaux de rénovation qui créent de la poussière qui se retrouve dans les détecteurs de fumée. Certains moteurs utilisés par des employé(e)s pour l’entretien ou la rénovation des bâtiments émettent également de la fumée. 

« Je travaille ici depuis six ans. Je n’ai jamais vu un incendie majeur dans un bâtiment », dit Normand Larocque. 

Courriels d’urgence automatisés

Lorsqu’une alarme incendie est activée sur le campus, des logiciels envoient directement un courriel à tous les membres de la communauté uqamienne. « Cela permet d’alerter et d’informer rapidement les gens », explique M. Larocque.

Ce système de courriels d’urgence a été développé et mis en place en septembre 2023 par le SPS. Le nombre d’alertes incendies est demeuré le même avant et après son instauration. « [Si les étudiant(e)s pensent qu’il y en a plus qu’avant], il s’agit d’une fausse perception », confirme le directeur du SPS.

Le Montréal Campus a interrogé des étudiant(e)s sur leur perception quant à l’utilité des messages d’alerte par courriel. « Honnêtement, est-ce pertinent d’envoyer un courriel quand t’es à l’extérieur du bâtiment ? », se demande Mathieu Auclair. « Si t’es à l’intérieur, tu vas entendre l’alarme incendie. Peut-être qu’il faudrait cibler les courriels à ceux qui ont des cours dans les pavillons qui sont en alerte », ajoute quant à elle l’étudiante Audréanne Brochu. 

Pour Normand Larocque, il est préférable d’envoyer un courriel à tous les étudiant(e)s et au personnel par souci de sécurité. « Si quelqu’un voit une alerte sur son téléphone, cela lui évite de se déplacer inutilement [vers un pavillon ciblé par une alerte] et de nuire au personnel de sécurité qui doit trouver la source de l’alarme. »

Une nouvelle application

L’application mobile Alertes UQAM a été développée sous l’initiative du SPS pour prévenir la communauté uqamienne lors d’une alerte, que ce soit une tempête de neige, un incendie, la présence d’un individu armé sur le campus ou toute autre situation d’urgence. L’application comprend entre autres un bouton qui permet de contacter directement la sécurité, une carte des défibrillateurs à proximité et un guide des procédures à suivre en cas d’urgence.

Mise en place le 7 septembre dernier, Alertes UQAM a été téléchargée par environ 4000 personnes. « On voudrait qu’au moins 10 000 personnes la téléchargent », mentionne M. Larocque. « Elle peut sauver des vies en cas d’incident majeur. Si trois ou quatre personnes ont l’application dans une salle, cela permet d’alerter tout le groupe. »

Mention photo : Chloé Rondeau

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