Tensions entre le syndicat des professeur(e)s et la direction

Les négociations entre l’UQAM et le Syndicat des professeurs et des professeures de l’UQAM (SPUQ) pour le renouvellement de la convention collective, échue en mai 2022, ralentissent, en raison du « plancher d’emploi mobile ». Cette mesure, proposée par la direction, ferait fluctuer le nombre de professeur(e)s en fonction du nombre d’étudiant(e)s, quelque chose d’inacceptable, selon le SPUQ. 

« On a un recteur en ce moment sur la place publique qui dit vouloir développer [l’université] pendant qu’à la table des négociations, on nous dit qu’il faut réduire [les dépenses de] l’UQAM », indique Gabrielle Tremblay, membre du comité de mobilisation du syndicat et directrice du programme d’études littéraires. Stéphane Pallage, le recteur de l’université, n’était pas présent à la table de négociations. « On donne la chance au coureur [le nouveau recteur]. S’il s’implique, on verra si ça amène une tournure différente », mentionne Geneviève Hervieux, présidente du SPUQ. Elle ajoute que ce qui préoccupe davantage le syndicat est l’absence d’académiques aux négociations, des membres connaissant bien le travail de professeur(e), comme un vice-recteur à la recherche ou un doyen. 

Le principe du « plancher mobile » est d’embaucher plus ou moins de professeurs et de professeures en fonction du nombre d’étudiants et d’étudiantes. Il pourrait causer un gel d’embauches à l’université, selon le SPUQ, surtout dans un contexte où les inscriptions à l’UQAM diminuent. Ce principe de gestion a été proposé par la direction. « Si soudainement il y avait une baisse d’inscriptions, on aurait pas de renouvellement de contrats », précise Gabrielle Tremblay. « Il manque déjà de professeur(e)s et la direction nous dit qu’il faudrait encore réduire ce nombre, c’est inacceptable », renchérit-elle. 

Mobilisation du corps professoral

Plusieurs professeur(e)s étaient rassemblé(e)s mercredi matin devant la salle afin d’accueillir les représentants et représentantes du syndicat et les membres de la direction présent(e)s à la table de négociations. Une centaine de professeur(e)s étaient présent(e)s à cet évènement. Le corridor du pavillon Thérèse-Casgrain était décoré de drapeaux syndicaux orange à l’occasion. Gabrielle Tremblay explique qu’ils et elles veulent faire comprendre à la direction que leurs revendications sont demandées par un groupe et pas seulement une poignée de personnes. 

Outre les revendications pour le plancher d’emploi mobile, des demandes concernant le salaire et la liberté académique figurent notamment à la table des négociations. « Deux pour cent [d’augmentation salariale] par année jusqu’en 2029, rien pour l’année dernière, dans un contexte d’inflation, c’est complètement ridicule et ils le savent », indique Xavier Lafrance, professeur au Département de science politique. 

Les négociations toujours en cours 

« On espère qu’il y aura du mouvement à la table de négociations, mais surtout que l’employeur va reculer sur cette demande de plancher d’emploi mobile », souligne Geneviève Hervieux. Pour l’instant, l’idée d’une grève comme celle votée à l’Université du Québec à Rimouski n’est pas écartée, mais la décision sera prise lors de l’assemblée générale du SPUQ, le 31 octobre prochain. « On est mobilisés […] c’est vraiment une position vraiment ferme pour nous […] qu’il n’y ait pas de plancher mobile », dit la présidente du syndicat. 

La direction ne souhaite pas commenter la situation. « Les négociations et les échanges se poursuivent avec le SPUQ avec la volonté de trouver une entente », indique Jenny Desrochers, directrice des relations de presse de l’UQAM. 

Mention photo : Justin Vaillancourt

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