Depuis 1979, le Caffè San Simeon sert, au cœur de la Petite Italie de Montréal, un des meilleurs espressos de la ville, selon ses habitué(e)s. Depuis sa création, cette institution se transmet de père en fils au sein de la famille de Palma. Portrait de ce lieu de partage de la rue Dante.
Si la devanture du café ne paye pas de mine et n’accroche pas au premier regard, l’odeur des grains moulus, elle, a un tout autre effet. Avant même d’apercevoir les bancs de bois qui bordent l’entrée de l’institution italienne, les effluves d’espressos se font sentir dans les rues environnantes. « Je viens presque tous les jours, le café y est très bon et je retrouve mes amis », confie Tonie, un habitué des lieux.
Un lieu de partage
Sous un soleil printanier ou à l’abri du vent froid en hiver, le Caffè San Simeon peut compter sur sa clientèle fidèle, composée de plusieurs générations italiennes et québécoises de Montréal, ainsi que des commerçants et commerçantes qui l’entourent. Principalement masculins, les groupes d’ami(e)s qui s’y retrouvent y discutent de la vie de tous les jours et du sport.
« Je viens ici depuis presque vingt ans », raconte Tonie. Il n’y emmène pas souvent sa famille, préférant se retrouver avec ses compères. Ceux-ci n’ont d’ailleurs pas voulu s’entretenir avec le Montréal Campus, manifestant leur méfiance à l’égard des médias. En tendant l’oreille, il est possible de les entendre parler de femmes ou des derniers matchs de soccer en fumant leur cigare de l’après-midi. Les touristes curieux assis sur les bancs profitent de leur espresso en s’imprégnant de l’ambiance qui se dégage du café.
Une affaire de famille
Le Caffè San Simeon a été créé par Giovanni de Palma en 1979. À l’origine, le lieu était fréquenté uniquement par la gent masculine, et son nom a été tiré de l’équipe de soccer de San Simeon à Montréal. Même s’il a évolué, l’établissement est resté un lieu de rassemblement sportif dont les transactions ne s’effectuent qu’avec l’argent comptant.
« J’ai grandi dans le même quartier que le propriétaire, raconte le barista Tonino Naccarato. Je le connais bien, il est très sympathique, tout comme sa famille », déclare-t-il. Le petit-fils du fondateur, Nick de Palma, est aujourd’hui la figure du café. Très occupé, il arrive toujours à venir servir des espressos allongés les mercredis matin.
La famille de Palma est bien connue dans le quartier. « Ils avaient un restaurant il y a longtemps, avant d’ouvrir le café, explique Tonino. Ils possédaient aussi un immeuble juste à côté », poursuit-il en indiquant du doigt un bâtiment au coin de la rue Dante et du boulevard Saint-Laurent. Avec sa popularité et sa moustache, Giovanni de Palma a fini par gagner le surnom Baffoni (moustache).
Un café autentico
Le café fait partie de la culture italienne au même titre que certains mets indétrônables, comme les pasta. Celui qui est servi au Caffè San Simeon est directement importé d’Italie, par l’entremise de l’entreprise montréalaise Fantini. Ses arômes font la renommée du café, et lui ont valu de nombreuses critiques positives dans les guides touristiques et culinaires de Montréal.
Elina Faita, propriétaire de la quincaillerie Dante qui se situe en face de l’institution, témoigne elle aussi de la qualité du café. « Il est excellent, pas très amer, affirme-t-elle. Tous les matins, nous nous retrouvons avec les commerçants du coin pour boire notre café avant de commencer la journée, c’est très agréable », raconte-t-elle.
Que ce soit pour les commerces environnants, la diaspora italienne, les Québécois et Québécoises de souche ou simplement n’importe quel(le) client ou cliente, le Caffè San Simeon permet toujours de passer un moment convivial. Il incarne la dolce vita qui rend les instants de vie plus doux.
Mention photo : Camille Dehaene|Montréal Campus
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