Partir en affaires en respectant la planète

Alors que les enjeux environnementaux se trouvent au cœur des débats dans la sphère publique, ils peuvent inciter des entrepreneurs et des entrepreneuses à se tourner vers des modèles d’affaires écoresponsables. Portraits d’initiatives lancées par deux jeunes femmes qui espèrent sauver la planète grâce à leur vision et leur créativité.  

Lorsqu’elle étudiait au baccalauréat en communication, politique et société à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Gabrielle Daneau St-Aubin a décidé de créer Si Facile. « Je veux commercialiser des protéines végétales dans des pots en verre qui seront consignables. Le but est de remplacer les conserves en aluminium qui sont très dommageables pour l’environnement et pour la santé », explique celle qui est diplômée depuis avril 2022.

L’idée lui est venue durant la pandémie, il y a près de deux ans. 

« Je suis une grande fan de pois chiches et de haricots. J’en achetais déjà en vrac à mon épicerie de quartier pour minimiser mon empreinte écologique. Mais je trouve que c’est quand même long de préparer ce type de produit. Tu dois prévoir le bon contenant, tu dois l’acheter, tu dois le tremper et tu le cuisines durant une heure », énumère Gabrielle. Cette dernière voulait trouver une solution à la fois pour les consommateurs et les consommatrices qui achètent en vrac et pour ceux et celles qui optent pour les aliments se trouvant dans des boîtes de conserve en aluminium.

La jeune femme de 26 ans aimerait vendre ses premiers pots en verre d’ici avril 2023. Elle souhaite également développer de nouveaux produits.

« J’ai commencé mon plan d’affaires il y a un an, mais j’étais à l’école à temps plein à ce moment-là, c’était demandant. Depuis septembre, je me suis lancée [dans ce projet] à 100 % », précise Gabrielle. 

Créer pour durer

Pour Joseph El-Khoury, chargé de projet au Pôle IDEOS des HEC Montréal, il est nécessaire aujourd’hui pour un entrepreneur ou une entrepreneuse d’être sensible à la cause environnementale et de s’y adapter. « On réalise que travailler sur des enjeux socio-environnementaux devient une opportunité de générer un impact positif sur la société tout en rendant une entreprise rentable », croit-il. 

Afin de développer un modèle d’affaires écoresponsable et rentable, M. El-Khoury pense qu’il faut d’abord analyser le domaine qui nous intéresse pour comprendre ses problématiques. « On appelle ça la théorie du changement. En sachant où on veut intervenir, ça nous permet d’identifier des opportunités pour créer des changements et se projeter dans le futur. […] Ça nous aide à bâtir un modèle d’affaires », détaille-t-il.

Un exemple de réussite dans le milieu du développement durable est LOCO, une chaîne d’épiceries zéro déchet établie à Montréal fondée par deux étudiantes et deux diplômées en sciences de l’environnement il y a six ans.

D’un voyage à une entreprise 

« C’est vraiment la volonté de changer les choses qui nous a poussées vers ce type de modèle d’affaires là », raconte Sophie Maccario, qui a cofondé LOCO alors qu’elle étudiait au doctorat en sciences de l’environnement à l’UQAM. Elle est maintenant cheffe d’équipe Coordination de la science de l’adaptation aux changements climatiques chez Ouranos.

« Durant l’été 2014, on a fait un séjour en Amazonie avec d’autres étudiants en sciences de l’environnement. On a pu voir de près les effets de la mondialisation de l’alimentation. Ce sont des impacts énormes », raconte-t-elle. En revenant de son voyage, Mme Macario dit avoir eu une prise de conscience. « Pendant une soirée avec des amies, on parlait des choses qu’on faisait au quotidien pour réduire notre empreinte écologique. Nous nous demandions aussi si des épiceries zéro déchet existaient ici et on n’a rien trouvé », relate-t-elle. 

À la suite de cette soirée, elles se sont promis de se rencontrer au retour des vacances d’hiver, au début de 2015, pour mettre sur papier leurs idées. 

C’est en 2016 que la première épicerie LOCO a vu le jour. Aujourd’hui, cette chaîne compte quatre succursales situées un peu partout dans la métropole.

« [Les premières années] d’une entreprise, c’est difficile. Donc, il faut se donner tous les moyens. Il faut bien se renseigner, bien planifier sa vie personnelle et professionnelle. On peut aussi prendre du mentorat. Mais il ne faut surtout pas hésiter à se lancer dans une entreprise écoresponsable », conseille-t-elle.

Mention photo : Camille Dehaene|Montréal Campus 

À lire aussi : 

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *