Sous la fibre des musées   

Démocratiser les arts visuels au Québec : c’est la mission que s’est donnée Claire-Marine Beha, étudiante au certificat en muséologie et diffusion de l’art à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Portrait de cette uqamienne engagée et de son programme d’études méconnu.

En plus de cours sur l’histoire de l’art, le certificat en muséologie et diffusion de l’art de l’UQAM offre des cours théoriques et pratiques permettant aux étudiants et étudiantes d’apprendre sur les services éducatifs des musées et sur la mise en valeur des collections.

« Il existe un cours qui permet d’apprendre à organiser une exposition. C’est vraiment enrichissant, parce que tu as la chance de passer à travers toutes les étapes puis de voir à quel point c’est un travail passionnant », explique Marie-Josée Jean, professeure en problématiques contemporaines de la muséologie à l’UQAM. Dans un autre de ses cours, l’enseignante demande à ses élèves de réaliser le script d’un audioguide et de créer un circuit à l’intérieur de l’une des expositions permanentes du Musée des beaux-arts de Montréal.

Claire-Marine Beha, fascinée par le monde de l’art, n’a pas pu s’empêcher de s’inscrire à temps partiel dans ce certificat cette année. Originaire de Savoie, une région des Alpes françaises, la jeune étudiante a déménagé à Montréal il y a huit ans. Malgré le fait qu’elle ait déjà obtenu un baccalauréat en droit, elle n’en avait pas fini avec les bancs d’école.

En 2015, elle s’est engagée dans un certificat suivi d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en journalisme à l’Université de Montréal (UdeM). En tant que journaliste pigiste, elle s’intéresse surtout à l’univers des expositions.

Transmettre sa passion

Depuis le mois de janvier 2020, Claire-Marine anime un balado 100 % indépendant et autofinancé intitulé Sous la fibre qui donne la parole à des artistes et à des acteurs et actrices du monde de l’art visuel du Québec. Ce projet est né de son intérêt pour le milieu des musées et de son insatisfaction quant à la manière dont il est dépeint par les médias. « Je n’avais pas nécessairement l’impression qu’il y avait beaucoup de place pour les arts visuels dans les médias traditionnels en dehors des annonces d’actualité, comme une exposition ou une biennale », regrette Mme Beha. « Finalement, on donne peu la parole à l’artiste et à sa pratique»

C’est dans l’optique de mieux documenter son balado que Claire-Marine a commencé des études en muséologie. Jusqu’à maintenant, ce qu’elle apprécie particulièrement de son certificat est l’apprentissage des techniques artistiques de différentes cultures. « L’histoire de l’art a beaucoup été écrite par les Occidentaux, notamment en Europe, mais j’ai quand même l’impression d’acquérir une très belle connaissance des contextes canadien et québécois », affirme-t-elle.

Même s’il s’agit d’un projet personnel, Claire-Marine tient à ce que chacun des épisodes soit le plus professionnel possible. « J’essaie de toujours favoriser une pratique journalistique à travers ça, d’aller chercher de l’information sur les artistes, de leur poser des questions, d’essayer de vulgariser aussi », explique-t-elle. Ce projet demande un grand travail de postproduction où elle ajoute de la narration, de la musique et parfois le son des studios des artistes afin de créer un effet d’immersion pour l’auditoire.

Plusieurs perspectives d’emploi 

En sortant du certificat en muséologie et diffusion de l’art, les étudiants et étudiantes peuvent se tourner vers les métiers de commissaire d’exposition, de guide ou encore d’organisateur ou organisatrice de tournées de musées, c’est-à-dire le passage d’une exposition d’un musée à un autre. « L’intérêt de ce milieu-là, c’est qu’on est amené à faire beaucoup de choses », affirme la professeure Marie-Josée Jean. Pour sa part, Claire-Marine souhaite poursuivre sa carrière en journalisme avec ce bagage supplémentaire pour mettre en lumière le domaine des arts visuels.

Mention photo : Camille Dehaene|Montréal Campus

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