Le baccalauréat en sexologie s’ancre dans l’air du temps

Le baccalauréat en sexologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) est le seul programme de premier cycle en Amérique du Nord dédié entièrement à l’étude de la sexualité humaine. Avec les réalités liées à la diversité sexuelle et la diversité de genre plus visibles que jamais, le programme a su s’adapter aux nouvelles réalités de son époque.

Quand elle parle de son domaine d’étude, les yeux de Marilou Lampron s’illuminent instantanément. C’est après avoir eu un cours collégial sur la psychologie de la sexualité qu’elle a décidé de s’inscrire au baccalauréat en sexologie à l’UQAM. « J’ai eu la piqûre, j’ai adoré ça », raconte l’étudiante de troisième année.

Marilou explique que les avenues d’emplois pour les diplômé(e)s du baccalauréat sont nombreuses. Ils et elles peuvent travailler dans le milieu communautaire et dans les écoles afin de créer des ateliers en lien avec la santé sexuelle, par exemple. D’autres élèves poursuivront à la maîtrise afin de devenir psychothérapeute.

Marilou précise que quelques sexologues décideront même de travailler à leur compte. C’est le cas d’Anne-Marie Ménard, bachelière en sexologie et créatrice de la page Instagram Au Lit Avec Anne-Marie, un compte suivi par plus de 46 000 personnes qui promeut une sexualité positive et saine.

Sous le signe de l’inclusivité

Line Chamberland l’admet d’emblée : le cursus du programme a beaucoup changé depuis sa réforme en 2017. L’ancienne enseignante, à la retraite depuis 2020, souligne que les cours tentent aujourd’hui d’incorporer toutes les nouvelles réalités entourant la diversité sexuelle et la pluralité des genres. « C’est une profession dans laquelle il faut faire preuve de beaucoup d’ouverture d’esprit », rappelle-t-elle.

Mme Chamberland a également été titulaire de la Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres de 2011 à 2020. Si auparavant il y avait peu de recherches sur la réalité des minorités sexuelles, Mme Chamberland se réjouit que la recherche dans ce domaine soit de plus en plus courante, notamment en ce qui à trait à l’homophobie et à la transphobie. « Maintenant, je regarde le chemin parcouru et mon dieu, c’est considérable », exprime-t-elle fièrement.

« J’ai toujours trouvé que le bac en sexo était super inclusif », renchérit May-Lee Paris Michaud, diplômée du programme depuis l’année dernière. Les cours qui portent sur l’érotisme et la diversité de genre s’inscrivent dans les valeurs contemporaines entourant l’inclusivité, souligne-t-elle. Elle précise également que dans la plupart des cours, l’écriture inclusive est encouragée, sans être obligatoire.

« La majorité [des enseignant(e)s] s’adaptent bien à toutes les nouvelles réalités », affirme Audréanne Labrie, étudiante de deuxième année au baccalauréat en sexologie. Elle explique que souvent, ce sont les membres de la communauté étudiante qui amènent certains sujets pour en discuter en classe. Les enseignants et les enseignantes sont pour la plupart réceptifs et réceptives quant aux commentaires des élèves. Des échanges intéressants en classe s’ensuivent, relate-elle.

Line Chamberland a également pu observer une évolution dans les mentalités de la communauté étudiante. Elle voit « plus d’intérêt, plus de curiosité pour mieux comprendre » de la part des élèves.

Un domaine de plus en plus reconnu

Si les membres de la communauté étudiante et du corps professoral semblent être de plus en plus sensibles aux enjeux contemporains entourant la sexualité, les mêmes changements s’aperçoivent dans la société.

« Je pense encore que des fois, quand on parle de sexologie, les gens sont un peu surpris », exprime pour sa part May-Lee. Elle remarque toutefois que c’est un domaine de plus en plus reconnu et que la sexualité semble être un sujet moins tabou qu’auparavant.

« Ça se voit que [la sexologie] commence à se démocratiser beaucoup, à être plus connue et à gagner en popularité », observe Audréanne.

 

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