Ému(e)s de jouer à nouveau devant un public et visiblement enchanté(e)s de l’ambiance festive et conviviale que revêtit le concours année après année, les artistes pataugeoire, Hôte et Zach Boileau ont livré trois charmantes et sincères performances au Cabaret Lion d’Or.
Les rideaux du deuxième soir des préliminaires se sont ouverts sur pataugeoire, le projet musical de la bassiste Agathe Dupéré qui mélange rock, indie, folk et grunge. Son registre est tentaculaire et c’est voulu. « Je suis une personne qui aime les limites. J’aime voir jusqu’où je peux aller », explique-t-elle dans une capsule introductive présentée avant sa prestation. Lesdites limites, nul doute ne plane, sont testées.
Agathe hurle, susurre, saute et joue. Un grand ramassis qui rafraîchit, mais dont la ligne directrice manque d’assurance – sans doute en raison de la voix de la multi-instrumentiste. En voulant sauter les clôtures de ses cordes vocales, elle perd des points sur le plan de la justesse à maintes reprises.
La performance de pataugeoire, il faut le lui donner, est éclatée. L’audace et l’énergie électrique de l’artiste décrochent les sourires et suscitent l’admiration. À plusieurs occasions, elle et ses deux musiciens surprennent par des mélodies qui empruntent des virages serrés, mais assumés. Une pièce de rock gourmand s’achève par exemple sur des notes douces et dansantes, un changement de ton souligné par quelques cris et applaudissements qui fusent du public. pateaugoire, au moment d’écrire ces lignes, occupe la 4e place du palmarès.
Enivrant Hôte
Le toit Hôte abrite son principal artisan, Marc-André Dupaul, mais aussi le percussionniste Alexandre Crépeau, le bassiste Julien Beaulieu, le guitariste Ludovic Leblond et le multi-instrumentiste Vincent Deit. Installés en demi-lune sur la scène du Lion d’Or, les cinq musiciens donnent lieu à un moment hors du temps, presque sacré – on le sent dès les premières notes.
Marc-André Dupaul, aussi photographe et vidéaste, apporte à Hôte surtout sa voix. Ténébreuse, elle accueille tel un cocon et gagne en puissance lorsqu’accompagnée des percussions pleines d’écho d’Alexandre Crépeau. Quand les voix des musiciens s’invitent sur le duo musique-voix que Marc-André menait déjà à merveille, l’effet à mi-chemin entre soft rock et électro frôle le rêve.
Certaines pièces s’allongent et s’embellissent ; d’autres auraient bénéficié d’une durée plus courte. La cohésion entre les artistes se ressent toutefois largement, comme si de vieux copains se retrouvaient pour courtiser leurs anciennes passions. Le titre du projet, qui figure en première place du palmarès, prend alors tout son sens : les gens dans la salle sont les hôtes de ceux sur la scène, et pas seulement à titre métaphorique.
Zach Boileau : parfaitement décontracté
Le dernier artiste à prendre part à la compétition est déjà familier avec la scène. Le guitariste et multi-instrumentiste Zach Boileau a accompagné plusieurs artistes québécois comme musicien, mais ce n’est que récemment qu’il a lancé ses propres chansons dans l’univers. Certaines d’entre elles étaient pourtant complétées depuis des années.
C’est à l’avantage du public que Zach Boileau démarre son projet solo indie folk, même si le palmarès le classe en dernier. S’il est plus réservé et moins dégourdi en début de prestation, son sourire s’étire au même rythme que les minutes. Sa voix douce toute en textures s’arrime avec les quatre musiciens pour souffler une bulle nostalgique dans laquelle les spectatrices et les spectateurs peuvent baigner. Des textes évocateurs, mais tout simples, contribuent à la signature informelle du guitariste.
Le troisième soir de préliminaires des Francouvertes, toujours au Cabaret Lion d’Or, se tiendra le 21 mars prochain. À l’agenda : Rau Ze, BéLi et YUYU.
Mention photo Frédérique Ménard-Aubin
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