Le labyrinthe des services uqamiens

Pendant mes études collégiales, une plateforme mobile me permettait d’accéder à mon horaire, ma boîte de courriel scolaire, mes documents de cours et mes notes d’évaluation. Pourtant, force est de constater que ce type d’application n’existe pas à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

En fait, il existe une application mobile qui regroupe la plupart des services de l’UQAM. Nommée UQAM app, elle a été créée en 2015 par Vincent de Lafontaine, un ancien étudiant du baccalauréat en informatique et génie logiciel à l’UQAM. « [Le but], c’était d’avoir le courriel étudiant à la même place que les données du Portail étudiant et de Moodle », souligne-t-il.

Toutefois, l’idée d’investir pour une application mobile n’est pas dans la longue liste des priorités des Services informatiques de l’UQAM à court terme. Si bien qu’elle refuse de prendre en charge l’application qui existe déjà.

Conscient du travail derrière un tel projet, Vincent continue de développer seul son application depuis la fin de ses études. « J’aimerais améliorer ma plateforme [avec une messagerie, un mur de publications et une carte du campus en réalité virtuelle], mais j’ai [aussi] un travail et une carrière. J’ai un système de donations [sur UQAM app], mais je ne peux pas vivre juste de ça », admet-il.

L’ancien étudiant est tout de même prêt à donner son application à l’Université, qui n’aurait qu’à en faire l’entretien. « Quand on parle de plateforme mobile, il y a un certain nombre d’éléments à tenir en compte. Le premier élément est le développement, mais il y a aussi la maintenance et le soutien, tant du point de vue des usagers qui vont l’utiliser que de celui des plateformes qui vont supporter l’application », indique le vice-recteur aux Systèmes d’information de l’UQAM, Louis-Sébastien Guimond.

À l’heure actuelle, l’UQAM regroupe toutes les ressources pour la communauté étudiante sur son site Internet. D’un ordinateur portable à un appareil mobile en passant par une tablette tactile, la procédure pour parvenir aux services et aux plateformes numériques d’apprentissage de l’UQAM se fait de la même façon.

Un onglet nommé « Étudiant » permet de rediriger les utilisateurs et les utilisatrices vers certaines sections du site ou d’autres pages web. Comme les 12 travaux d’Astérix, la démarche à suivre n’est pas toujours simple.

L’UQAM préfère miser sur le développement des systèmes informatiques reliés aux ressources, comme Microsoft et Moodle. Elle opte aussi pour l’adaptation de ses systèmes selon les formats des différents appareils électroniques.

« La raison pour laquelle on ferait [une application mobile], c’est pour utiliser des fonctionnalités spécifiques qui requièrent un appareil mobile, comme les notifications et les données de positionnement. […] Mais on ne va pas juste créer une application pour avoir une application », explique Louis-Sébastien Guimond.

L’idée de faciliter sans détours l’accès aux services et aux plateformes pourrait éventuellement devenir un projet pour les Services informatiques de l’UQAM. Ainsi, est-ce que la création d’une application mobile peut être la solution à cette amélioration?

Au moment où plusieurs grandes entreprises créent elles-mêmes leurs propres applications pour rejoindre une plus grande clientèle, l’UQAM semble être freinée par la gestion et la pérennité d’un tel projet.

Cette situation n’est pas spécifique à l’UQAM : plusieurs autres universités québécoises, comme l’Université de Sherbrooke, n’ont aucune application mobile.

D’autres établissements universitaires, tels que l’Université Concordia et l’Université McGill, se sont dépêchés de mettre en place des plateformes mobiles. L’Université de Montréal a récemment rejoint ce rang en présentant StudiUM mobile.

Sachant que les prochaines générations deviendront plus habiles sur le plan numérique, plusieurs universités devront s’adapter aux nouvelles habitudes de la communauté étudiante. Le développement des applications mobiles pourrait alors influencer le choix d’établissement universitaire des nouveaux étudiants et des nouvelles étudiantes potentiel(le)s.

Erratum : Dans la version papier de l’automne 2021, il est écrit que l’Université du Québec à Trois-Rivières n’a pas d’application mobile. L’Université a en fait une application nommée Radar.

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