Une adaptation difficile dans les résidences de l’UQAM

 À l’UQAM, les résidences ont dû orchestrer un fastidieux plan de match afin d’assurer la sécurité sanitaire de chacun et chacune, ce qui aura aussi amené son lot de répercussions, particulièrement auprès des étudiant(e)s-résidant(e)s.

Kévyn Andrieu terminait sa première année au baccalauréat en relations internationales et droit international à l’UQAM lorsque la pandémie de la COVID-19 a frappé à la porte du Québec, en mars 2020. Logé aux résidences de l’UQAM, l’étudiant originaire de France discutait déjà depuis quelques semaines de la situation sanitaire avec sa famille. « À aucun moment nous n’avions envisagé ce qui allait réellement se passer par la suite », se rappelle-t-il.

L’étudiant français se rappelle d’une drôle d’atmosphère, d’une « certaine angoisse plus ou moins inavouée », dans les résidences lors de la prolifération mondiale du virus. « Certains de mes colocataires exprimaient directement leur inquiétude », affirme-t-il, précisant que les résidants et les résidantes n’ont pas perdu leur sens de l’humour durant cette « période critique ».

C’est dans ce contexte très épineux que les résidences de l’UQAM ont déployé des mesures conformes aux nouvelles consignes sanitaires. Kévyn Andrieu reconnaît que les résidences ont « dû s’adapter brutalement » en réduisant considérablement le nombre d’occupants et d’occupantes. Ayant d’abord exigé l’expulsion de tous les locataires, conformément aux directives gouvernementales, les résidences ont corrigé le tir en permettant certaines exceptions, comme les personnes qui ne pouvaient pas retourner dans leur pays d’origine.

Le Multi-8 (studio de huit chambres) de Kévyn Andrieu a ainsi été diminué à deux ou trois personnes. « Les autres comme moi ont dû simplement trouver un autre logement à Montréal ou quitter le territoire, ce qui a été le cas pour une grande partie des étudiants étrangers », explique l’homme de 23 ans, qui est retourné en France durant l’été. 

D’abord optimiste de pouvoir revenir rapidement à Montréal, M. Andrieu a demandé de réserver la même chambre qu’il avait pour la session d’automne 2020. Il s’est finalement résigné, et les résidences lui ont envoyé un chèque afin de rembourser pour les périodes inoccupées. 

Les difficultés d’étudier et de garder le moral

Aujourd’hui, les résidences de l’UQAM ont un taux d’occupation d’environ 42 %, confirme l’administration. Outre l’expulsion d’occupants et d’occupantes, les résidences de l’UQAM ont implanté les mesures conventionnelles obligatoires : port du masque, distanciation physique, distribution de désinfectant, etc. Elles fournissent aussi du désinfectant aux résidant(e)s-étudiant(e)s qui le demandent, augmentent la fréquence de nettoyage (incluant poignées de porte et boutons d’ascenseur) et réservent même 75 unités pour le confinement et/ou la quarantaine. De plus, aucun visiteur n’est autorisé et tous les salons sont fermés depuis mars 2020. 

Pour le résidant et étudiant au certificat en intervention psychosociale Ramazani Gianni Rajabu, ce manque d’aires communes est lourd sur le moral. « C’est un défi de ne pas pouvoir recevoir, ne pas avoir des invités », confie l’étudiant de 23 ans, qui se doit même d’éviter les autres résidant(e)s-étudiant(e)s. Selon lui, la coexistence du couvre-feu et du manque d’espace et d’interactions physiques mine significativement la motivation des étudiants et des étudiantes. « Tu ne peux pas aller étudier ailleurs durant la nuit. Pour étudier, cela n’est tout simplement pas bon », résume-t-il.

 En fait, avec ou sans couvre-feu, étudier des résidences ne semble pas du tout convenir à M. Rajabu. D’abord, les problèmes de connexion sont extrêmement fréquents pour les étudiants et étudiantes. À cela s’ajoute l’achalandage remarqué du boulevard René-Lévesque (où se trouvent les résidences de l’UQAM Est), ce qui affecterait la concentration d’étudiant(e)s-résidant(e)s.

« Je manquais de dynamisme en raison du manque d’activités durant mes journées que j’avais l’habitude de réaliser, et la baisse de motivation a commencé à se faire ressentir », se remémore l’ancien résidant Kévyn Andrieu. L’étudiant, qui allait deux à trois fois par semaine à la salle de sport, indique ainsi que celle-ci a « subitement fermé », ce qui l’a beaucoup affecté. « Mon hygiène de vie et mon état psychologique ont commencé à se dégrader », mentionne-t-il.

 Peu de changements à l’horizon

À l’instar de nombreuses autres institutions, les résidences de l’UQAM patientent et s’adaptent aux consignes tardives du gouvernement, ce qui laisse certains résidants-étudiants dans un certain flou. « Le ratio d’occupation à l’automne sera tributaire des mesures sanitaires exigées par la Santé publique et appliquées scrupuleusement par l’UQAM », indique l’administration des résidences, qui assure qu’« aucun relâchement ne sera toléré relativement aux mesures sanitaires. »

Si les résidences de l’UQAM ont fait face à des défis notables dans le cadre de la pandémie, elles ne ressentent à tout le moins aucun impact tangible de l’actuelle crise du logement « pour l’instant ». À savoir si la pandémie aura réformé l’approche des résidences de l’UQAM d’une quelconque manière, l’administration précise que « la santé et la sécurité des occupants est [sic] la priorité » et que « ce principe, qui la guidait avant la pandémie, continuera d’être mis en œuvre dans le contexte postpandémie. »

Mention photo Louis Garneau-Pilon | Montréal Campus

Commentaires

Une réponse à “Une adaptation difficile dans les résidences de l’UQAM”

  1. J’ai habité là, c’est vraiment horrible comme endroit , surtout les studios, ils devraient tout refaire, c’est impossible de réussir ses études en vivant dans ces trous à rats

    C’est minuscule, sale, vieux, ya aucun plan de travail pour cuisiner donc obligé de couper tes légumes sur ton bureau… Aucun rangement à part sous le lit, et l’été c’est vraiment invivable avec la chaleur, et quand t’ouvres la fenêtre le bruit insupportable du boulevard…

    Je plains ceux qui vivent là dedans

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