SOMMM, un projet aux couleurs chaudes

Ariane Moffatt et Étienne Dupuis-Cloutier (alias D R M S) lancent, ce vendredi 24 avril, leur album SOMMM : des concerts lumineux et rassembleurs créés en collaboration avec sept artistes de la scène musicale québécoise.

Allié(e)s depuis la tournée de l’album 22h22 d’Ariane Moffatt durant laquelle Étienne Dupuis-Cloutier jouait de la batterie, les deux artistes ont concocté des airs où cadences et voix se marient sous un ciel bleu.   

Le récipiendaire du prix « Album alternatif de l’année » en 2012 à l’ADISQ pour la réalisation de l’album de Fanny Bloom et l’auteure-compositrice-interprète qui a débuté sa carrière en 2002 offrent conjointement l’album SOMMM. Sur ce nouvel opus qui emprunte des mots à l’anglais, huit hymnes sont gravés et Aimants est la seule pièce qui consacrée uniquement à l’expression des talents du noyau du projet. Les autres mettent toutes en vedette des artistes invité(e)s.

Des trames sonores texturées et des paroles recherchées éclate un style moderne aux arômes d’escapades estivales. Parfois énergique, parfois enveloppant, le rythme du musicien, réalisateur et compositeur D R M S, livre un vent urbain qui inspire la liberté.

Un refrain simple et accrocheur qui récidive et se répète, tant qu’il reste facilement pris dans la tête : très peu sont les titres comme Get Well Soon qui dérogent de ce moule efficace, mais qui peut être agaçant pour certains ou certaines. Néanmoins, des rimes frivoles, mais subtiles et réfléchies couronnent les riches ambiances sonores et donnent tout son sens à l’oeuvre. C’est mission accomplie pour le producteur qui s’imaginait un son « pop, summer, léger à écouter, mais qui garde une profondeur. » « Je veux qu’on sente les détails, le travail », précise-t-il en entrevue.

Moffatt + D R M S +…

La conception de l’album s’est faite progressivement à travers la sortie de divers singles tels que Danger et Essence, raconte Étienne Dupuis-Cloutier. Sept artistes s’ajoutent successivement au solide duo pour signer cet album collectif. En studio comme à la maison, chaque artiste a développé ses textes sur les trames du producteur originaire de Sherbrooke, en concomitance avec le travail d’Ariane Moffatt. On reconnaît le rap saccadé, mélodique et sincère de FouKi et LaF, puis les styles singuliers du rappeur anglophone Maky Lavender, du producteur Ruffsound et du groupe Clay and Friends. Marie-Pierre Arthur et Rosie Valland sèment pour leur part une touche de fragilité par une stylistique légère aux sentiments puissants qui vient compléter un tout harmonieux et dynamique.

Pour D R M S, la collaboration dans un contexte d’ouverture s’inscrit positivement dans la mouvance musicale actuelle de la province. Il note que cette tendance artistique a grandement été exercée à l’étranger, mais assez peu sur la scène québécoise. « Je pense qu’on était rendu là », explique-t-il en mentionnant que le processus de collaboration s’est enclenché très spontanément de leur côté.

Un mélange de coup de cœur et de timing a réuni ces artistes aux styles éclatés. Pop, électro, rap, hip-hop ; de ce potpourri musical émergent des échanges créatifs où chaque morceau aspire à une euphonie bigarrée. « Créer un tout qui ait une identité et que ce ne soit pas un ramassis de chansons de tout le monde », de là naissait la motivation d’accorder ces artistes éclectiques pour celui qui a notamment réalisé l’album éponyme de Dumas.

Un casse-tête inspirant

Ce concept lui trottait en tête depuis longtemps, mais nécessitait un contexte opportun pour se concrétiser : la rencontre d’Ariane Moffatt. Étienne Dupuis-Cloutier salue d’ailleurs l’audace de l’artiste québécoise qui, sans égard pour sa renommée, accepte de se mettre ainsi en « danger».

Ce désir d’exploration des différentes avenues artistiques qui animait la dyade initiale a permis de « faire briller ces personnalités qui sont déjà très fortes et très uniques », remarque le producteur. À l’écoute, on dénote les influences des artistes invité(e)s qui ne dénaturalisent pas le style des deux locomotives du projet. « L’idée, c’est de rester vraiment sensible à leurs créations, à leur identité même s’ils intègrent un projet qui est un tout et qui a une suite artistique. Il faut leur laisser la pleine capacité de s’exprimer », explique le producteur.

Cet album et les rencontres qui en découlent sont, pour le réalisateur et compositeur, une source d’exception pour l’apprentissage et le perfectionnement de son métier. Un véritable échange artistique s’est établi entre ces personnalités. « Il y a plein d’éléments clés qu’on peut maîtriser dans la composition pour rendre une chanson efficace, mais il n’y a rien qui nous dit qu’elle va l’être et réellement résonner, c’est public finalement », indique le musicien.

Un lancement non conventionnel

Bien que cette touche estivale n’était pas forcément intentionnelle au départ, l’arrivée du soleil teinte définitivement l’écoute de l’album ; tout comme le climat de pandémie. Quant au choix de lancer le projet malgré les circonstances, Étienne Dupuis-Cloutier résume : « Si ça peut appartenir aux gens dans la période dans laquelle on vit, si ça peut résonner chez certaines personnes et que ça peut les rendre heureux, ça a du sens. »

À compter du 24 avril, l’album intégral sera disponible sur toutes les plateformes numériques. Pour l’occasion, une session d’écoute interactive avec les membres ayant participé à la conception de SOMMM prendra place sur la page Facebook et Instagram de l’album dès 20h.

Dans les temps qui courent, SOMMM entre dans les maisons comme un vent d’espoir et de repos. Au départ plutôt similaires et monochromes, c’est à la réécoute de ces morceaux que leur complexité se fait entendre et que la musique, de tout son rayonnement, prédit un lendemain d’extase et de festivités.

Photo Alex Blouin et Jodi Heartz 

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