B Corp: équilibre entre profit et écoresponsabilité

B Corp est une certification américaine que peuvent obtenir les organismes lucratifs respectant de hauts standards sociaux et environnementaux. Pour cette corporation financière, le mois de mars, le « mois B Corp », a permis de souligner l’importance de chacun dans le virage écologique des industries .

À travers le monde, 3 262 compagnies et 150 industries sont certifiées B Corp. Implantée dans 71 pays, elle repose sur l’équilibre entre le profit et la responsabilité. Le mois B Corp invitait le public à célébrer ces entreprises qui choisissent de correspondre à des normes élevées de responsabilité sociale et environnementale.

Concrètement, une compagnie désireuse d’être certifiée B Corp doit remplir un document d’environ 200 questions.  Celui-ci permet d’évaluer son comportement et ses impacts sur les plans de la gestion, de la communauté, de l’environnement et du social (l’expérience client et salarié). Une note minimale de 80 points, sur un total de 200 points, est nécessaire pour se classer parmi les compagnies certifiées. 

À noter que la médiane chez les compagnies « ordinaires » s’élève à 50,9 points. La B Corp occasionne, entre autres, le regroupement de compagnies intéressées par ce classement référentiel et et de certaines l’ayant obtenue. Ainsi, un réseau est généré et une communauté prend vie. 

La conscience collective 

« Nous sommes B Corp, parce que nous croyons que les entreprises ont la responsabilité de prendre soin des personnes et de la planète », explique la propriétaire de la brasserie Beau’s, la première brasserie canadienne à avoir obtenue sa certification B Corp, Jennifer Beauchesne. 

« Ça envoie à nos clients le message clair que nous ne sommes pas une entreprise qui veut seulement faire du profit à tout prix », ajoute-t-elle.


Face à la crise environnementale, plusieurs compagnies ont décidé de contribuer au respect de l’environnement en choisissant de réduire son empreinte écologique et d’adopter un développement durable. Ce mouvement fait d’ailleurs écho au principe commercial de l’écomarketing. L’exploitation d’une image de marque écologique incite les consommateurs qui désirent réduire les conséquences environnementales de leurs achats à choisir ces compagnies ayant la réputation d’offrir des services et des produits écoresponsables.

Le Fonds Écoleader, une initiative du gouvernement du Québec, guide les entreprises québécoises dans l’approche d’une démarche écoresponsable, par exemple par l’exploitation de technologies propres. La porte-parole du Fonds Écoleader, Sarah Vertefeuille, mentionne que cette démarche écologique engendre, entre autres, une meilleure gestion des ressources et  « une baisse significative » des coûts de production. Le Centre québécois de développement durable statue que ce type de changements correspond à de « formidables mesures d’adaptation des entreprises dans une économie changeante ».

Le consommateur comme plus grand critique

L’esprit de transparence est au coeur de ce procédé marketing. Par conséquent, B Corp publie sur son site internet les résultats obtenus par chacune des compagnies s’étant qualifiées. Cela est un bon indicatif pour les consommateurs sur les valeurs écologiques et l’intégrité des compagnies. 

Par ailleurs, les entreprises doivent se requalifier à chaque trois ans pour conserver leur titre. Ainsi, un maintien de leurs performances écoresponsables et de leur développement durable est assuré. Les compagnies sont invitées à revisiter leurs politiques et améliorer leurs techniques et procédures dans le but de se démarquer sur le plan environnemental et obtenir un score B Corp plus élevé que leur précédent.

Sarah Vertefeuille note que plusieurs acteurs, comme l’Observatoire de la consommation responsable, ont souligné un changement des attentes des grands acheteurs, qui misent de plus en plus sur l’approvisionnement responsable, ainsi qu’une augmentation des attentes des clients par rapport à la responsabilité sociale des entreprises et au développement durable. 

Le grade B Corp assure l’évaluation du respect des politiques sociales et environnementales établies. Jennifer Beauchesne remarque que cette certification attire chez leur entreprise des candidats qui se soucient de l’environnement, des politiques sociales et des communautés locales « parce que les gens veulent travailler pour une entreprise qui partage leurs préoccupations », indique-t-elle.

Photo Florian Cruzille | Montréal Campus

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