De retour du Pakistan depuis novembre dernier, le journaliste et diplômé en science politique à l’UQAM Jasmin Lavoie ne compte pas ralentir la cadence de sitôt. Portrait d’un homme déterminé qui valorise d’abord l’expérience de vie.
Du haut de ses 29 ans, Jasmin Lavoie a déjà bien des mentions à son curriculum vitae. La radio étudiante de l’UQAM, CHOQ.ca, a été sa première école de journalisme. « Je n’étais vraiment pas bon, mais au moins, ça m’a permis d’essayer », raconte-t-il en se remémorant ses premières expériences au micro. Sa participation à la vie étudiante universitaire lui a permis de devenir journaliste à Radio-Canada au Saguenay en 2012.
Une carrière à l’international
Après un séjour à La Presse, où il fait ses débuts en presse écrite en couvrant des événements tels que l’accident ferroviaire de Lac-Mégantic ainsi que les attentats de Saint-Jean-sur-Richelieu et d’Ottawa, Jasmin Lavoie veut perfectionner ses apprentissages et voir de nouveaux paysages. « Au Québec, tu peux devenir coincé. Si tu as juste étudié et travaillé ici, c’est très difficile de faire une carrière à l’international, puisqu’au Canada, nous n’avons pas cette culture de l’international », partage-t-il.
Le Saguenéen part donc sur un coup de tête à Londres, où il fait une maîtrise en journalisme d’enquête, tout en travaillant à la pige pour différents médias québécois et londoniens lors du Brexit.
La détermination qui l’habite est à l’origine de ses plus grandes réalisations journalistiques, selon son frère aîné et collègue, Frédérick Lavoie. Après avoir terminé sa maîtrise, « ça a pris trois mois et demi avant qu’il obtienne son visa [pour le Pakistan] et, pendant ce temps, je l’ai vu travailler fort pour s’outiller. Il ne connaissait rien du Pakistan et il a tout fait pour être à la hauteur du défi qui l’attendait », explique-t-il. Ce dernier ajoute que l’une des plus grandes qualités de son frère est l’autocritique, une capacité qu’il a acquise grâce à sa pratique du patinage de vitesse lorsqu’il était plus jeune.
Un défi après l’autre
De retour au Québec, Jasmin Lavoie cherche de nouveaux défis. De son séjour à Islamabad est né un projet « à quatre mains » avec son frère, qui était alors principalement installé en Inde, pays voisin du Pakistan. « Le livre porte sur la correspondance entre deux frères journalistes chez “les frères ennemis”, et ce, à travers l’échange de courriels », présente-t-il en ajoutant qu’il ne s’est jamais senti aussi loin de Frédérick malgré leur proximité géographique, en raison de la relation tendue entre les deux pays.
Même s’il compte retourner à l’étranger dans le futur, le journaliste se concentre actuellement sur des projets « fort intéressants » qu’il mène au Québec. Entre sa participation à Radio-Canada aux émissions radiophoniques La route des 20 et Médium large, il travaille aux côtés du correspondant montréalais du New York Times, Dan Bilefsky, à titre d’accompagnateur, de recherchiste et de journaliste vidéo.
« C’est intéressant, car ça me permet d’avoir une influence sur la façon de raconter le Québec à l’international. Je fais donc du journalisme international, ici », confie Jasmin Lavoie. Comme quoi tout est possible lorsqu’on a « faim » d’expériences.
photo : SARAH XENOS MONTRÉAL CAMPUS
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