Les marchés de Noël, un théâtre de produits locaux

 

L’hiver est à nos portes et avec lui vient la période d’achat de cadeaux. Les marchés de Noël, qui pullulent dans les rues de Montréal, réunissent la crème des artisans de la Belle Province.

Si les marchés publics sont si populaires, c’est parce que les Québécois sont extrêmement sensibles à la consommation locale, observe le directeur général de l’association des marchés publics du Québec, Jean-Nick Trudel. « On préfère avoir un contact direct avec l’artisan, avec celui qui a fait la production de l’article qu’on achète », explique-t-il. Selon lui, il est tout à fait possible d’acheter exclusivement des produits locaux pour le temps des fêtes.

Organisatrice du marché de Noël chez Must Société, dans Griffintown, Véronique Galipeau assure qu’il s’y trouve « de tout, pour tout le monde et pour tous les portefeuilles ». Les artisans qui désirent participer sont si nombreux que l’organisatrice de Must pourrait offrir des produits différents chaque année. Selon elle, les marchés de Noël sont une occasion pour les artisans de se faire connaître.

Diplômée en journalisme à l’UQAM, Stéphanie Maltais en « avait marre de l’université et des notes de bas de page », c’est pourquoi elle s’est lancée dans la confection de produits cosmétiques et lancé sa propre compagnie, Nuphar, depuis maintenant un an. « J’ai appris à fabriquer des produits et tout de suite, je voulais me mettre à les vendre, je voyais le potentiel », raconte-t-elle. En plus de faire le tour des marchés, elle propose ses produits en ligne.

C’est dans une ambiance festive que se sont entassés les nombreux artisans présents pour la première édition du petit Marché, organisé à l’Espace L. Un mois avant la date butoir pour acheter leurs cadeaux, les Montréalais étaient au rendez-vous, circulant de table en table à la recherche du cadeau idéal.

Une clientèle plus sensible au « local »

Les marchés de Noël attirent aussi « un autre type de clientèle », explique la diplômée en sciences politiques à l’UQAM Delphine Thibodeau-Gagnon, qui confectionne des bonnets de laine qu’elle vend dans des marchés et en ligne. Elle a fondé son entreprise, La Tisserande Mtl, il y a deux ans.

Le marché des tuques n’est cependant pas très populaire après l’hiver. « Pour en vivre, il faudrait que j’en fasse deux par jour à longueur d’année », affirme Delphine Thibodeau-Gagnon. Les marchés de Noël, comme celui de l’Espace L, coïncident avec la saison hivernale, c’est donc l’occasion parfaite pour elle.

Solution de rechange

Le souhait le plus cher de Stéphanie Maltais, « c’est que les gens se tournent vers les produits naturels ». C’est ce qui l’a poussée à fonder sa propre entreprise, Nuphar, qui propose des produits cosmétiques végétaliens. « Ma victoire, c’est quand on me dit : depuis que je connais tes crèmes, je n’en achète plus ailleurs », ajoute l’ancienne étudiante de l’UQAM.

Selon Jean-Nick Trudel, « plus on achète québécois, plus on soutient l’entrepreneuriat d’ici ». Ce qui explique en partie la grande popularité des marchés, c’est aussi « le lien de confiance » qui est établi entre le consommateur et le producteur, explique le directeur général de l’association des marchés publics du Québec.

Le but de Delphine Thibodeau-Gagnon, c’est d’offrir « une solution de rechange aux grandes entreprises ». Elle est consciente que ses produits sont plus coûteux que ceux qu’on retrouve dans les magasins à grande surface, mais elle se targue du fait que les siens ont été fabriqués sans exploitation. « On ne va pas changer le monde avec des tuques, mais moi, c’est ce que je peux faire », lâche-t-elle le sourire aux lèvres.

 

photo: MICHAËL LAFOREST MONTRÉAL CAMPUS

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