Grève avortée : une entente à venir

Les employés de ménage de l’UQAM ont évité de peu la grève alors qu’ils revendiquaient des augmentations salariales et une meilleure reconnaissance de leur ancienneté à leur employeur, Services Roy, une compagnie sous-traitante de l’université.

Le comité de négociation est arrivé à une entente de principe lundi soir après « d’intenses négociations » concernant le renouvellement de leur convention collective, confirme l’Union des employés et employées de service (UES-800). Les employés de Services Roy sont passés à deux doigts de tomber en grève dans la nuit du 27 novembre.

« Ces ententes comprennent beaucoup de gains », explique Raymond Larcher, le président de l’UES-800, qui relève de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). L’UES encouragera ses membres syndiqués à voter en faveur des ententes de principes.

Entre autres, plus de vacances seront accordées en fonction de l’ancienneté et une plus grande équité salariale sera acquise entre les travaux de classe A, des travaux lourds, en majorité effectués par des hommes, et les travaux de classe B, des travaux légers, en majorité exécutés par des femmes. Les employés qui accomplissent les travaux lourds sont actuellement payés en moyenne cinquante sous de plus que les autres. « Cette inégalité est pratiquement éliminée maintenant », annonce le président du syndicat, qui a également réussi à obtenir une augmentation salariale annuelle pour tous les employés, un enjeu central lors des négociations.

Les employés de Services Roy ainsi que les membres de leur syndicat, l’UES, se prononceront sur l’entente de principe. La date et l’heure du vote seront dévoilées au cours des deux prochaines semaines sur le site internet de l’UES.

Une grève controversée

Francis* et Mathieu* travaillent tous les deux pour la compagnie d’entretien Services Roy. Ils sont respectivement en poste à l’Université McGill et à l’UQAM. Les deux concierges racontent ne pas avoir pu participer au vote de grève parce qu’ils n’avaient pas été avertis par leur syndicat qu’un tel vote aurait lieu lors de l’Assemblée générale. Les deux hommes se sont dit agacés par la situation.

« Voter pour le mandat de grève, ce n’était pas mentionné dans la lettre sur l’Assemblée générale », dénonce Mathieu. Ils ont obtenu un mandat de grève de façon illégale je dirais, puisqu’on n’était pas au courant qu’il avait lieu si on n’était pas présent à l’AG ».

« On ne peut pas rejoindre tout le monde, il y a vraiment beaucoup d’employés à contacter », s’est défendu M. Larcher en entrevue avec le Montréal Campus lundi. Cependant, Mathieu a assuré que tout le monde avait été avisé par un communiqué sur le site Web de l’UES. « On a aussi reçu une lettre à la maison à propos de l’AG », admet Mathieu, employé de Services Roy en fonction à l’UQAM.

Les deux concierges auraient voté contre la grève s’ils avaient assisté au vote. «On a tout de même de très bonnes conditions de travail » a avoué Francis, employé de Services Roy, en fonction à McGill. Mathieu ajoute également être satisfait de ses conditions de travail. Il affirme qu’un employé de l’entreprise de ménage fait en moyenne 32 000$ par année, un montant qui risque d’augmenter si les ententes proposées sont signées.

« Le bordel total », voilà ce à quoi l’UQAM aurait fait face si ses employés de ménage étaient tombés en grève, selon Mathieu. « Des toilettes non nettoyées, des planchers non « moppés », surtout en hiver, ça aurait vraiment été dégueulasse », déclare Francis.

« Quand tu vas en grève, tu es perdant. Ce que tu vas avoir perdu en faisant la grève, jamais tu vas le récupérer dans le temps de ta convention collective », raconte Mathieu. « Pour moi, ce serait une catastrophe de tomber en grève », souligne Francis, qui était déjà en train de distribuer des curriculum vitae après l’annonce de grève.

*Noms fictifs

 

photo: ALEXIS BOULIANNE MONTRÉAL CAMPUS

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