L’impasse demeure entre l’UQAM et ses professeurs

Les membres du syndicat des professeurs et professeures de l’UQAM (SPUQ), réunis mardi en marge de leur journée de grève, ont rejeté en bloc les plus récentes propositions patronales de l’UQAM.

Dans les faits, selon une note de service acheminée aux professeurs dont le Montréal Campus a obtenu copie, 79% des quelque 700 professeurs présents ont voté contre «les offres présentées par la direction de l’UQAM lors de la réunion de conciliation du 3 mars 2016». Parallèlement à cette résolution, le corps professoral a réclamé que l’UQAM «mandate ses représentants à se présenter à au moins deux rencontres de négociation par semaine», actuellement fixées à quatre pour les deux prochains mois.

Alors que planait lundi la possibilité d’une prolongation de la grève des professeurs, le SPUQ n’a adopté aucune résolution en ce sens. Les membres ont toutefois autorisé «le Comité exécutif [du SPUQ] à utiliser la 2e journée de grève votée le 31 mars 2015 si la négociation ne progresse pas de façon satisfaisante».

Le syndicat avait initialement annoncé, par voie de communiqué le 22 février, un débrayage de ses membres les 8, 9 et 10 mars, visant «à en arriver rapidement à une entente […] avec l’administration de l’université» alors qu’«une série de moyens de pression légers» avait été menée. En outre, seule la journée du 8 mars a été décrétée journée de grève, ponctuée par une assemblée générale, pour «permettre à tous les professeurs, professeures d’être informés de l’état de la négociation et de se prononcer sur les propositions actuelles de l’employeur».

Statu quo

Depuis plusieurs jours maintenant, le SPUQ presse l’administration uqamienne d’intensifier les négociations en vue du renouvellement de sa convention collective, échue depuis le 31 mai 2013. 514 professeurs ont d’ailleurs fait parvenir au recteur de la maison d’enseignement, le 2 mars dernier, une pétition pour le sommer d’accélérer la cadence des pourparlers. «Nous avons récemment appris que les prochaines rencontres de négociation auraient lieu le 29 février, le 3 mars, le 31 mars, le 12 avril et le 26 avril, déploraient les signataires, estimant qu’il y a «urgence à parvenir à un règlement pour contribuer à rétablir la cohésion à l’UQAM».

Depuis le dépôt d’un premier projet de convention collective en juin 2014, 57 rencontres de négociations ont eu lieu entre l’institution du Quartier latin et son corps enseignant. Le SPUQ réclame notamment «la création de nouveaux postes de […] professeurs» afin d’accroître le plancher d’emploi, et «un rattrapage salarial aligné sur les échelles de traitement en vigueur dans les universités québécoises», peut-on lire sur leur site Internet.

À l’instar du SPUQ, deux autres syndicats sont en pourparlers avec la direction uqamienne, soit ceux des chargées et chargés de cours (SCCUQ) et des étudiant-e-s employé-e-s (SETUE), en grève générale illimitée depuis le 7 décembre 2015.

Du côté du SCCUQ, sa présidente, Marie Blais, a informé le Montréal Campus avoir obtenu, lundi, «le portrait global des positions» de l’UQAM aux demandes salariales que lui avait présentées le syndicat. «Nous avons eu la réponse [de l’Université] concernant les aspects monétaires et nous sommes en train d’en faire l’analyse, a-t-elle révélé. Nous allons soumettre ça à nos membres prochainement.»

Les associations étudiantes de sciences humaines, d’éducation, de droit et de communication étaient en grève, mardi, en soutien aux professeurs. Une action de visibilité a été menée en début de matinée, mardi, devant les bureaux du rectorat, alors que plusieurs affiches sur lesquelles on pouvait entre autres lire «l’UQAM est sous-financée» et «professeurs pour les étudiants» ont été plantées sur la Place Pasteur.

 

Photo: Catherine Legault

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