Avoir comme ligne directrice de son œuvre la vie avec un grand «V» n’est pas chose facile, ni très originale pour être franc. C’est tout de même le défi que s’est donné Jason Roy, jeune écrivain et nouvelliste uqamien, dans sa deuxième parution Le temps qui passe. Auteur d’un premier roman, L’alliance, publié en 2015 par les services de publications de l’UQAM, celui-ci s’est attaqué au genre littéraire particulier qu’est la nouvelle.
Bien que le titre de ce second ouvrage laisse présager des récits déjà vus, à la saveur psycho-populaire sur le grand mystère de notre création, il n’en est rien. Passant d’un style littéraire soutenu et soigné à un style plus que familier dans certains cas, l’auteur nous présente un éventail varié et coloré des protagonistes présents dans ses histoires.
Ainsi, durant les 17 nouvelles qui étoffent ce recueil, le lecteur est propulsé dans des mondes complètement aux antipodes les uns des autres. Dès les premières pages, on plonge dans le quotidien des personnages avec une proximité telle qu’on se croirait sur place avec eux. D’un seul coup, le lecteur succombe au jeu de l’auteur: il espère désespérément pour l’écrivain en herbe, angoisse pour l’espion espagnol, compatit pour le jeune soldat qui subit les répercussions de la Première guerre mondiale, se rebute à l’idée des pratiques douteuses du chimiste maladif d’amour.
C’est ici que réside l’originalité et la force de ce recueil. Jason Roy réussit avec brio à nous faire vivre une panoplie d’émotions contradictoires, et à désarçonner les convictions les plus profondément ancrées du lecteur aguerri qui s’attarde à ses récits. Le détenteur d’un Certificat en création littéraire et d’un Baccalauréat en études littéraires de l’UQAM le fait d’ailleurs avec grand plaisir tout au long du recueil. Une épopée de 174 pages rocambolesque, enivrante et vivante, qui vous donnera une raison de plus de vous blottir dans votre fauteuil favori près du foyer en ce mois de Novembre gris et froid.
Le temps qui passe est disponible à la Bibliothèque de l’UQAM, ainsi que le premier roman de Jason Roy, L’alliance.
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