Dans une Galaxie bien de chez nous

Au moment où il perdait le «500» dans son nom, Galaxie gagnait considérablement plus de fans. C’était en 2011, à l’époque de Tigre et Diesel, leur premier semblant de reconnaissance populaire. Ce «supergroupe» – appellation galvaudée pour désigner un collectif musical formé de plusieurs gros noms déjà établis – a toujours été bien connu dans les cercles mélomanes, mais n’a jamais fait courir les foules. Pourtant, déjà en 2006, alors que Malajube faisait la pluie et le beau temps sur la scène indépendante avec son Trompe l’œil et que Karkwa s’agitait dans l’ombre avec Les tremblements s’immobilisent, un seul groupe faisait l’unanimité au sein de l’industrie : la bruyante Galaxie. Le passage du «meilleur groupe live au Québec selon les critiques» à «même ma tante écoute Galaxie» ne s’est toutefois jamais produit. Leurs albums n’ont jamais fait partie des échanges de cadeaux à Noël.

La preuve que Galaxie n’a pas encore franchi la barrière du succès d’estime: le Club Soda n’affichait pas complet hier soir, alors qu’il débordait la veille pour Bernard Adamus. Est-ce que la trop grande richesse de l’offre divise le vote ? Peut-être. Mais il y a déjà eu pire comme problème.

Le groupe, qui tourne depuis quelques mois à travers la province, s’articule autour de son noyau indissociable: Olivier Langevin, maître de cérémonie, guitariste sans équivalence et chanteur; Fred Fortin, mentor du premier, légende à casquette et bassiste par défaut; et Pierre Fortin, batteur des Dales Hawerchuk qui occupe le même poste ici. Sauf que cette Galaxie nouvelle cuvée s’est quelque peu transformée. Elle compte maintenant sur une seule choriste attitrée, Karine Pion, qui ajoute sa touche féminine aux harmonies et joint l’utile à l’agréable à l’aide de maracas et autres condiments rythmiques. Derrière elle, un autre percussionniste, à camisole, à cheveux longs et à découvrir, Jonathan Bigras. Et en guise de claviériste désigné pour remplacer François Lafontaine (Karkwa) – qui remplissait ses devoirs conjugaux le soir même au La Tulipe en accompagnant Marie-Pierre Arthur – nous faisions la connaissance d’Alexis Dumais. Ce dernier s’est d’ailleurs bien acquitté de sa tâche, répondant aux solos de Langevin avec toute la vigueur de ses dix doigts, l’épaulant presque comme un guitariste rythmique. Il n’est jamais facile de chausser des souliers ayant déjà appartenus à d’illustres claviéristes tels que Lafontaine ou Dan Thouin, mais force est d’admettre que le nouveau venu ne s’est pas laissé impressionner.

Se concentrant principalement sur les chansons du dernier album Zulu, Langevin a fait danser la foule à coups de riffs irrésistibles, a fait tourner les têtes à coup de solos assassins et a réitéré sa crédibilité en tant que frontman d’une formation qui, au niveau de l’exécution, semble sans faille. Mais même dans les meilleures familles, il y a un bémol. Et il réside dans le fait que malgré l’efficacité évidente des nouvelles pièces en concert, celles-ci sont simplement moins bonnes que les chansons de Tigre et Diesel, l’album précédent. Dur de battre Piste 1 et Shangai, heureusement livrées en fin de concert.

Photo : La petite Russe

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