La participation des jeunes aux élections fait fleurir la politique fédérale, et le Parti vert du Canada (PVC) compte parmi ceux qui affichent des visages nouveaux sur les lampadaires des circonscriptions. Dans ses rangs : Melissa Kate Wheeler, candidate dans Notre-Dame-de-Grâce-Westmount.
À 25 ans, elle n’a pas peur de relever les défis de la politique fédérale. Pleine d’énergie, elle se sent prête à travailler fort et ne se laisse pas imposer par les candidats plus expérimentés. «J’ai plus de pression, car je dois prouver de quoi je suis capable, affirme-t-elle. Mais on a le droit, même si l’on est jeune, de vouloir apporter des changements positifs. C’est notre avenir!»
Fervente féministe, Melissa Kate Wheeler souhaite intégrer cette approche dans ses politiques. «Je veux être une voix pour les femmes et faire comprendre l’importance de parler très fort de nos expériences collectives», assure-t-elle. Elle a travaillé avec le Project Consent, un mouvement de sensibilisation contre les agressions sexuelles et la culture du viol. Elle fait également partie du comité exécutif du Parti vert du Québec et a présidé le Concordia Student Union (CSU) en 2013-2014. Malgré son jeune âge, la candidate a confiance en son expérience et croit pouvoir être un vecteur de changement.
Des idées vertigineuses
«On doit sauver la planète !» lance spontanément la candidate Melissa Kate Wheeler en songeant à là où elle veut mettre tous ses efforts. C’est à travers un discours basé sur l’urgence d’agir qu’elle souhaite être une voix forte pour arrêter les oléoducs et préparer le Canada à la conférence Paris Climat 2015, le sommet des Nations unies sur les changements climatiques attendu en décembre.
C’est d’ailleurs Melissa Kate Wheeler qui a encouragé Louise Delaigue, à s’engager auprès du Green Party Campus Club, pour promouvoir une perspective verte à l’université Concordia. Étudiante en science de l’environnement, celle qui est désormais présidente du club croit que la science et la politique peuvent se compléter. «Je cherche à détruire les stéréotypes des partis politiques qui promeuvent l’écologie afin de corriger l’idée qu’écologie ne rime pas avec économie» explique Louise Delaigue. Elle donne l’exemple d’un projet du Parti vert qui vise à remettre sur pied le système ferroviaire VIA Rail, dont une grande partie est laissée à l’abandon, faute d’entretien. Il s’agit selon elle d’une solution écologique, moyennant un investissement moindre, qui permettrait de recycler le système déjà existant plutôt que de le refaire à neuf.
L’atout jeunesse
Diplômée en science politique de l’université Concordia, Melissa Kate Wheeler pense que la jeunesse peut constituer un atout intéressant à apporter au parti. «En tant que génération, on a beaucoup de travail à faire, aussi bien commencer le plus tôt possible» lance-t-elle, déterminée. La présidente du Green Party Campus Club, Louise Delaigue, est du même avis. «Rien n’a d’avenir sans la jeunesse d’aujourd’hui, et il est important que nous, la prochaine génération, prenions les choses en main», estime-t-elle.
D’après le chef adjoint du PVC et candidat dans la circonscription de Ville-Marie-Le Sud-Ouest-Île-des-Sœurs, Daniel Green, le PVC ne cache pas sa fierté d’avoir plusieurs jeunes candidats au sein de son équipe, ce qu’il juge essentiel pour rejoindre tous types de citoyens. Mais les canadiens dans la fleur de l’âge ne doivent pas tous être enfermés dans le même carcan. «On ne peut en rien les considérer comme un groupe homogène, affirme-t-il. Et si aujourd’hui une proportion importante des jeunes ne participe pas au processus démocratique, c’est parce que les partis négligent une majorité d’entre eux.»
Il déplore également que les jeunes candidats des grands partis se situent dans une classe privilégiée, pour la plupart avantagés par leur éducation et leur implication sociale. Règle générale, ces derniers se distinguent, considérés comme une élite qui ne rejoint pas l’ensemble de la jeunesse du pays. «Bardés de distinctions tels des officiers de carrière, ils ne sont que les alter ego de leurs aînés, alors il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils bousculent les règles en politique», ajoute-t-il.
Bien qu’elle soit la moins âgée à se présenter dans la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce-Westmount, Melissa Kate Wheeler reste confiante. « Beaucoup de personnes dans le quartier sont prêtes à parler de l’environnement et à voir de grands changements dans les politiques fédérales», estime-t-elle. Louise Delaigue, de son côté, croit que les jeunes doivent être davantage sensibilisés; la politique étudiante prend alors tout son sens. D’après l’étudiante, cette partie de la population désire s’impliquer en politique, mais plusieurs sont mal renseignés. «Il y a beaucoup de jeunes qui n’ont plus espoir en le système politique», déplore Melissa Kate Wheeler, en se questionnant sur la faible proportion de jeunes à se présenter aux urnes. «Moi j’ai encore de l’espoir, mais je pense qu’il faut diversifier notre approche.»
Photo : Parti Vert du Québec
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