Six questions à Syzzors

Le groupe Syzzors tente de percer le grand marché de la scène indie montréalaise avec un son frais et inspiré. Gabriel Parent-Jutras a rencontré le trio à la veille d’une performance au Divan Orange.

Vous faites partie de cette scène électro-pop québécoise qui grandit peu à peu et se démarque localement, avec des groupes comme Milk&Bone et Human Human, pour ne nommer que ceux-là. La plupart de ces formations, tout comme vous, chantent en anglais. C’était un choix naturel que d’emprunter ce sentier?

Gabriel (synthétiseurs) : Oui, pour ma part je trouve que l’anglais se prête mieux à ce style de musique. En plus, c’est un son qui s’est surtout développé aux États-Unis et en Europe, alors oui, l’anglais était un choix naturel. Mais c’est Raphaëlle qui écrit les textes, alors il faudrait lui demander…

Raphaëlle (voix, guitares, paroles) : Depuis toujours, ce que j’écoute vient du côté anglophone, que ce soit américain, britannique, peu importe… Donc oui, j’ai été fortement inspirée par des auteurs-compositeurs qui s’expriment en anglais. Et ce n’est pas pour dénigrer le français, mais je trouve que ça peut facilement être «quétaine». Il faut exceller en tant qu’auteur pour pouvoir s’en sortir en français. Louis-Jean Cormier en est un bon exemple… 

Vous avez décrit ce son comme étant plutôt ancré dans la culture musicale anglo-saxonne. Avez-vous des visées à l’international, compte tenu de l’aspect «exportable» de votre groupe?

Raphaëlle : C’est certain que ce style a plus de succès ailleurs qu’au Québec. Même si ça fonctionne un peu à Montréal, c’est surtout à l’étranger que c’est exploité.

Simon (basse) : Si on prend l’Allemagne par exemple, c’est un immense marché pour la musique électronique ou tout ce qui se fait à base de synthétiseurs. Si on ajoute à ça l’absence de barrière au niveau de la langue, il y a effectivement plusieurs endroits où nous pourrions aller jouer.

Raphaëlle : Il faut quand même dire qu’on est un jeune band. Jusqu’à maintenant, on était plus à l’étape de se tailler une place au Québec. Mais dès 2016, on vise une carrière internationale, on ne se le cachera pas. Je sais que c’est gros dire ça

Depuis votre passage à l’émission 125, Marie-Anne, sur les ondes de Télé-Québec, est-ce que vous avez senti que les choses s’accéléraient, que ce soit au niveau des demandes pour les spectacles ou du nombre de téléchargements?

Simon : Nos parents ont vraiment apprécié en tout cas! (rire)

Raphaëlle : C’est plutôt les gros shows qu’on a donné cet été qui ont fait avancer les choses, selon moi. Il y a eu la St-Jean-Baptiste dans Villeray, et aussi le spectacle d’ouverture du FME (Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue) avec Ariane Moffatt. Ce sont ces événements qui nous ont beaucoup aidés.

Est-ce qu’après avoir sorti deux EP, la prochaine étape logique est d’arriver avec un premier album complet?

Gabriel : Au début, c’est normal de faire des petits pas et de sortir des EP, mais là la suite logique c’est vraiment un LP (long-jeu).

Simon : On fait beaucoup de shows ces temps-ci, donc on n’a pas vraiment le temps d’être en studio et de travailler concrètement sur un prochain album, mais quand on jamme, quand on pratique, on garde des bouts de mélodies par-ci par-là, des structures qui pourraient éventuellement déboucher sur des nouvelles pièces.

À brûle-pourpoint comme ça, quels sont les bands avec qui vous seriez honorés de partir en tournée et/ou qui vous inspirent?

Simon : On trippe pas mal tous sur Sylvan Esso, un groupe américain qui s’inscrit dans la même lignée que ce qu’on propose. (approbation générale)

Raphaëlle : Cest sûr que si Beach House nous appelle, je suis très partante! (rire) Mais sinon, je te dirais Jamie xx (du groupe The xx), Chet Faker, ou même des groupes canadiens qui ont plus de notoriété (que nous), comme Purity Ring, ou les montréalais de Braids. Bref, appelez-nous! (rire)

En terminant, vous avez un gros automne devant vous, avec entre autres un show au Divan Orange cette semaine?

Raphaëlle : Oui lundi le 5 octobre, on joue avec Tora, un groupe australien qui commence à vraiment faire parler de lui en Europe et en Amérique du Nord, donc c’est un très bon gig pour nous. Ça s’enligne pour être une grosse soirée

Crédit photo : Alex Gilbert

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