La roue tourne pour BQAM

BQAM n’avait jamais roulé sur l’or, mais depuis peu, l’organisme qui se spécialise dans l’entretien de bicyclettes coopère avec toutes les associations facultaires de l’université. Un coup de pouce qui permettra à l’équipe de redoubler la cadence.

Quelque part dans les corridors du campus des sciences de l’UQAM se cache BQAM, un atelier de vélo communautaire. Les outils et produits d’entretien divers jonchent les tables, alors que des mécaniciens s’affairent à réparer une bécane. Pour une soirée d’hiver, l’atelier est assez occupé. Depuis le semestre d’hiver 2015, les sept associations facultaires de l’UQAM offrent un soutien financier à BQAM, une initiative à l’origine de nouveaux projets pour les bénévoles de l’atelier. L’engouement est tel que les étudiants du cégep du Vieux-Montréal ont décidé de mettre l’épaule à la roue.

À la demande d’un étudiant de l’AFESPED* utilisateur des services de BQAM, les associations facultaires de l’UQAM ont commencé à financer l’organisme qui espère démocratiser la mécanique vélo aux étudiants. Après avoir été approchés par le conseil d’administration de BQAM, les étudiants de chaque faculté ont accepté, en assemblée générale, d’acheter des cartes de membres à l’organisme communautaire. «Les associations étudiantes vont payer en avance des cartes à leurs membres, donc pour nous ce ne sont pas des subventions à proprement parler, évidemment, c’est plus comme un soutien», précise le chargé des communications de BQAM, Baptiste Ansion. Même si les sommes sont maigres pour les associations facultaires, le montant fait une bonne différence pour ce groupe. Les associations paient entre 500 et 1 000 $ en cartes d’adhésion, pour BQAM et les gens qui fréquentent l’atelier. Seule l’Association étudiante du secteur des sciences de l’UQAM (AESS), qui soutient BQAM depuis sa fondation, donne 3 000 $. «Nous avons choisi de soutenir BQAM, car encourager le transport par vélo fait partie d’une démarche favorisant le développement durable et surtout le transport actif auprès de la population étudiante», explique le membre exécutif de l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion, Mathieu Oligny.

Plus de cinq ans

Lancé en 2009 par des étudiants en sciences, BQAM était financé en majorité par la cotisation des membres dont les frais d’adhésion étaient de 25 $ pour avoir accès à tous les services. L’AESS contribuait également. À cette époque, il n’y avait pas d’atelier à l’intérieur de l’université. Les étudiants se réunissaient dehors, sous un chapiteau, avec les moyens du bord et n’ouvraient que lorsque les conditions météo le permettaient. En 2013, il avait été voté en assemblée générale que les frais d’inscription seraient baissés à 20 $, mais aussi que l’accès à l’atelier serait gratuit pour tout le monde, avec ou sans la carte de membre. La carte d’adhésion permet d’obtenir le droit de vote en assemblée générale, l’achat de pièces neuves dans le catalogue de BQAM et la participation aux ateliers de formation. Depuis, l’équipe de BQAM dénote une augmentation de l’affluence à l’espace atelier. L’année dernière, BQAM comptait 1 000 visites.

BQAM compte maintenant une quinzaine de bénévoles, un espace atelier ouvert, à longueur d’année les soirs de semaine. Il offre aussi un accès gratuit pour toute la communauté étudiante de l’université. «On essaie de brasser large dans l’univers du vélo», rappelle Baptiste Ansion. Il y a des formations de mécanique, des conférences avec des invités spéciaux du milieu du vélo urbain. Depuis ce semestre, BQAM offre des plages horaires réservées aux femmes deux fois par mois. «Nous voulons rendre la mécanique vélo accessible à tous et à toutes, en plus de faire de l’éducation populaire, explique fièrement Baptiste Ansion. C’est-à-dire qu’à la différence d’un bike shop classique, à BQAM ce ne sont pas des gens qui vont faire pour toi le travail sur ton vélo, c’est toi-même qui va le faire.»

Le comité de BQAM réfléchit encore à l’utilisation des fonds étudiants. Les membres pensent par exemple à réduire le prix des pièces. Une chose est certaine, le budget de BQAM a changé et l’équipe ne s’attendait pas à ça. «Ce qui est sûr, c’est que nous prenons la question du financement au sérieux», conclut l’administrateur de BQAM, Baptiste Ansion, précisant que le montant sera réparti selon la volonté des membres de l’association en assemblée générale. L’argent sera investi en fonction de leurs objectifs comme le développement de l’atelier, de promouvoir la place du vélo urbain et de la mécanique vélo communautaire.

Crédit photo: Pascale Armellin-Ducharme

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*Association facultaire étudiante de science politique et droit

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