Par une seule voix de majorité, l’Association facultaire des étudiants de langue et communication de l’UQAM s’est prononcée mercredi en faveur de la grève générale, du 23 mars au 2 avril. 290 étudiants ont voté pour la grève, 289 contre, et 19 se sont abstenus. La grève* aura lieu à la condition qu’il y ait au moins 30 000 grévistes répartis sur trois campus.
L’Association des étudiants en cycles supérieurs de science politique a voté la première pour la grève de la fin mars, suivis mardi dernier par l’Association facultaire étudiante des sciences humaines. «L’imminence de la grève engendre une radicalisation du camp de la gauche et de celui de la droite. Certains étudiants font tout ce qui est possible pour qu’il n’y ait pas levée de cours, et je vous garantis que les associations étudiantes sauteront aux barricades si on leur enlève l’espace de discussion que représente les assemblées générales», clame Ugo Horel, exécutant à l’AFELC*, en se référant à un étudiant qui a demandé une injonction pour empêcher l’assemblée de grève des étudiants en science politique et en droit d’avoir lieu.
Des milliers d’étudiants de l’UQAM devraient unir leurs forces à celles des travailleurs ce printemps: les employés de la fonction publique pourraient entrer en grève légalement à partir du 1er avril, puisque leur convention collective prend fin dans les derniers jours de mars. Il est aussi question d’une grève du corps professoral et des chargés de cours de l’UQAM.
Une semaine d’actions et de perturbations est prévue du 23 au 27 février pour amorcer le mouvement, de concert avec l’association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE). L’AFELC y participera le 23 février.
Il reste à voir si les étudiants sont aussi convaincus que les membres militant au sein des associations. Quelques minutes avant l’assemblée générale des étudiants de sciences humaines de l’UQAM qui s’est tenue mardi, certains étudiants se montraient plus réticents face à l’éventualité de la grève. «Pour moi, la grève étudiante n’est pas la façon de lutter contre l’austérité», clame Alexandre Paris, étudiant en philosophie.
«Rappelons que les associations étudiantes n’ont pas le droit de grève, ce ne sont pas des salariés. Advenant le cas d’une grève générale illimitée dans quelque institution d’enseignement que ce soit, nous serons présents pour supporter nos camarades désireux de poursuivre leurs cours et distribuer des kits d’injonctions101», promet Miguaël Bergeron de la Fondation 1625, un organisme faisant la défense des victimes du printemps érable et dont fait partie Jean-François Morasse, l’étudiant qui a traîné en justice Gabriel Nadeau-Dubois pour outrage au tribunal.
Dans les autres universités, le mouvement anti-austérité se met en branle. À l’Université de Sherbrooke, les étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines ont voté mardi en faveur d’une grève le 25 février prochain. À l’Université de Montréal, l’association étudiante de sociologie a établi les conditions de sa possible entrée en grève au cours des semaines à venir, soit un plancher de grève de 30 000 personnes sur au moins trois campus au Québec.
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*AFELC: Association facultaire des étudiants en langue et en communication
*Après l’AFELC, les étudiants en arts (AFEA) et en science (AESSUQAM) ont tour à tour décidé de rejoindre les membres de l’AFESH et de l’AFELC. Ce sera au tour des étudiants en science politique et droit le 24 février si l’assemblée n’est pas repoussée par l’injonction d’un étudiant sur la légitimité de celle-ci.
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