Le recteur aux poches vides

Face à des coupes sans précédent, le recteur de l’UQAM Robert Proulx tente de garder l’établissement à flots. Même si les compressions entraînent une suspension de l’affichage des postes, Robert Proulx continue de miser sur l’internationalisation de son université.

Entré en fonction il y a maintenant deux ans, le recteur de l’UQAM Robert Proulx doit maintenant affronter les coupes sans précédent imposées à l’Université tout en continuant à miser sur son développement. Le climat d’austérité mis en place par le gouvernement Couillard frappe l’UQAM de plein fouet. Le refinancement de 12 millions promis par le régime péquiste n’est jamais arrivé et l’université doit maintenant trouver 3,7 millions supplémentaires. Les postes de professeurs et d’employés de soutien sont parmi les premiers affectés.

Les compressions récentes imposées à l’UQAM, les pires de son histoire, ne freinent pas les ambitions que Robert Proulx entretient pour l’université. «Il y a de la place pour le développement dans l’UQAM», affirme-t-il, lors de la seule entrevue qu’il accordera au Montréal Campus cette année. Robert Proulx accorde une grande importance au déploiement des instances de l’université à l’échelle mondiale. «Pour moi, cela veut dire créer des liens et des associations avec d’autres universités ou d’autres regroupements communautaires», note-t-il. Les coûts associés à ces prochaines activités seront déterminés pour les années à venir dans le plan stratégique 2015. Pour assurer le rayonnement de l’UQAM à l’étranger, le recteur a haussé ses dépenses de voyage de 54 000 dollars l’année dernière.

Ces dépenses surviennent alors que l’UQAM refuse de combler les postes vacants de professeurs et d’employés de soutien, une «mesure temporaire». L’université a en effet cessé d’afficher ces postes jusqu’à nouvel ordre, mais Robert Proulx refuse toutefois de parler de gel des effectifs. «On exerce une prudence sur le comblement de nouveaux postes», nuance le gestionnaire. Il rappelle que son premier geste en tant que recteur a été de demander une augmentation du nombre d’employés de soutien et de professeurs. «La réponse a été de couper des fonds», déplore-t-il. Il dénonce la contradiction que représentent les compressions et les services inhérents au fonctionnement d’une institution d’enseignement supérieur. «C’est une erreur de ne pas investir dans les universités. On veut pouvoir engager dans les années qui viennent, je n’ai pas en tête de couper dans le corps professoral», affirme-t-il.

Selon lui, les coupes ne doivent pas se faire au détriment du rayonnement de l’UQAM ou de son rôle dans la communauté du Quartier latin. «Je veux pas que le choc qu’on subit mène à une réduction de l’UQAM», martèle le gestionnaire. Robert Proulx dénonce également les effets du manque de fonds sur la présence de l’université dans la communauté. «On ne fait pas tout ce qu’on pourrait faire au niveau de notre contribution à la société. On ne nous donne pas les moyens de le faire», se désole-t-il.

Son cheval de bataille est le Plan stratégique de l’UQAM, qui dictera la voie qu’empruntera l’université pour les cinq prochaines années. Robert Proulx veut profiter de l’occasion pour rassembler toutes les instances de l’UQAM afin d’élaborer ce plan collectivement. «Je ne vais pas fonctionner par coupures (sic) comme le gouvernement a fait», explique-t-il. Ce plan sera pour lui une occasion d’envisager des manières d’améliorer les procédures actuelles. «Je veux voir si on peut faire les choses différemment, tenter de fusionner certains processus», résume-t-il. L’adoption du Plan stratégique a d’ailleurs été reportée d’une année pour laisser plus de temps à son élaboration.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *