Les démarches se poursuivent entre l’UQAM et Ras-le-bol pour que le collectif ait accès à une cuisine qui faciliterait la préparation de leurs plats végétaliens.
Le collectif Ras-le-bol gagne en légitimité auprès de la communauté universitaire. Désigné comme groupe reconnu par la direction de l’UQAM depuis le 16 décembre, le collectif poursuit ses démarches pour l’obtention de sa propre cuisine au sein de l’établissement. Alors que l’administration a déposé une offre dite finale selon la directrice des relations avec la presse et événements spéciaux, Jennifer Desrochers, les défis techniques et financiers commencent pour l’organisation.
Le défi le plus important réside dans le travail d’équipe entre les différents membres de la communauté universitaire impliqués dans le projet, explique Samuel Ragot, membre du collectif. «Il faut s’assurer que le projet s’implante bien et que tout le monde soit relativement sur la même longueur d’onde», renchérit l’étudiant. Le Ras- le-bol doit travailler de pair avec différents syndicats, dont celui des employés de l’UQAM (SEUQAM), mais aussi avec les nombreux cafés, groupes et associations étudiantes de l’université. «On doit s’assurer que le projet soit bien accueilli par tout le monde, mentionne l’étudiant. Jusqu’à maintenant, nous avons des retours positifs et de bonnes relations avec les différentes parties de la communauté universitaire», confirme-t-il. La direction leur a proposé un local qu’ils pensent réaménager en collaboration avec différents services de l’UQAM.
Le dos de la cuillère
L’objectif du Ras-le-bol de distribuer des repas gratuits et végétaliens aux étudiants de l’UQAM soulève des interrogations du côté du Syndicat des employées et employés de l’UQAM, mentionne la responsable des employés de la cafétéria de l’université, Claire Bouchard. «C’est une idée très généreuse de leur part, affirme-t-elle. On croit par contre que ça doit se faire dans le respect des employés de la cafétéria.» L’UQAM est la seule université où il reste encore un service alimentaire, indique la responsable. «Partout ailleurs, ça a été donné au privé, affirme-t-elle. Ce sont des emplois intéressants qu’on propose ici et qu’on tient à préserver.» Elle suggère de créer des lettres d’entente comme il en existe déjà avec les cafés étudiants de l’université. «On peut mettre des termes clairs qui vont empêcher que la distribution de repas se fasse directement à côté de la cafétéria», donne- t-elle comme exemple. Un accord reste tout de même possible selon la responsable.
Aux dires de l’équipe du Ras- le-bol, la bonne entente avec l’université n’a pas toujours été totalement acquise. «Nous venons tous et toutes d’horizons différents et entrer dans un modèle bureaucratique très figé était une exigence que nous n’étions pas nécessairement prêts à faire dès les débuts», explique Samuel Ragot. Les relations se sont détendues depuis, grâce au soutien des Services à la vie étudiante (SVE) dans les activités du groupe, notamment pour la logistique des soupers et les demandes d’aménagement d’une cuisine. Le collectif tient néanmoins à conserver son autonomie dans ses actions. «C’est une chose d’être reconnu par l’UQAM et de travailler avec les SVE, c’en est une autre de changer totalement l’esprit du Ras-le- bol !», déclare le représentant étudiant.
D’abord toléré par l’université à ses débuts en novembre 2012, le Ras-le-bol a dû être un groupe candidat à la reconnaissance pendant deux ans avant de pouvoir devenir un groupe reconnu à l’hiver dernier. Pour ce faire, le collectif d’action alimentaire s’est récemment inscrit au Registraire des entreprises du Québec pour répondre aux exigences de l’université. «Toutes ces procédures étaient nécessaires afin de pouvoir vraiment commencer les démarches pour l’aménagement d’une cuisine, explique Samuel Ragot. C’est maintenant chose faite.» Selon Jennifer Desrochers, plusieurs avantages viennent avec le statut de groupe étudiant reconnu. «Le Ras-le-Bol bénéficie d’un local administratif et du mobilier de bureau approprié, d’un téléphone et d’une ligne informatique, de l’accès à une adresse courriel, de l’hébergement et d’un site web», énumère la directrice des relations de presse.
Alors que l’année dernière, le Ras-le-bol offrait des repas le mardi midi et le jeudi soir, le collectif s’est limité à une distribution le jeudi soir pour l’automne et le semestre actuel.
Crédit photo : Facebook de Ras-le-bol
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