Les doigts dans le miroir

Je n’ai pas la prétention d’apprendre quelque chose à qui que ce soit avec cette chronique, mais voilà, la fin du semestre approche et l’avenir a décidé de s’en prendre à moi. Il faut dire que l’ambiance morose de l’UQAM, à quelques minutes d’un coucher de soleil, accompagnée des simples grésillements des néons du Montréal Campus au local V-1380, m’a laissé dériver des grands enjeux éthiques du journalisme. Ça, et je parlais du Cambodge comme un rêve ça fait pas deux heures. J’ai commencé la recette.

C’est le moment que j’ai choisi pour laisser les prochaines années m’angoisser. Sortir de l’université avec un emploi à temps plein pour un média qui fait du bon journalisme, ça relève de l’impossible à moins d’avoir les contacts. Malgré tout mon amour pour ce métier de transmission de l’information, la réalité actuelle jumelée au cours d’éthique mentionné ci-haut, me montre l’ampleur du gouffre qui la sépare du journalisme modèle. J’hésite. La prochaine année sera celle de l’inconnu.

La vie de contractuel ou de pigiste pendant 10 à 15 ans pour peut-être espérer dégoter un emploi stimulant, on dirait que ça ne me tente pas, en plus de ne pas être prêt. Sans vouloir attaquer mon programme, j’aurais aimé ça faire partie d’une cohorte de la nouvelle mouture parce qu’après trois ans, le synopsis et les techniques de recherche, le pain et le beurre du pigiste, sont deux entités obscures pour moi. Ça ne m’empêche pas d’apprécier tout ce que j’ai pu en apprendre. Rien de mieux que le travail autodidacte : je compte bien m’y initier. Une chance qu’il y a eu le Campus qui fêtera d’ailleurs ses 35 ans sous peu. Un petit miracle pour ce journal en sous-financement chronique depuis quatre ans qui n’a pas perdu une once de pertinence.

Ah, pendant que j’y suis, le temps que cette chronique soit publiée, 2015 cognera à nos portes et j’aurai pu quitter le V-1380 pour aller réveillonner. Robert Proulx et son comité auront eu le temps de décider où réduire les budgets pour atteindre le déficit zéro d’ici 22 ans. L’UQAM aura peut-être trouvé une solution sensée au harcèlement, qui sévit dans l’institution depuis plus de deux décennies, et la participation aux assemblées générales pourrait augmenter si les associations offraient le dessert avec la pizza. Je vous reviens pour l’ultime semestre avec des sujets plein la tête. Sur ce, je vous souhaite une excellente année !

Frédéric Comeau

Chef de pupitre UQAM

uqammontrealcampus@gmail.com

Twitter : @ComeauFred

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