Depuis plus de deux mois, la voisine d’à côté s’est lancée dans l’agrandissement de son sous-sol, la pose de fenêtres et la construction d’une terrasse. Comme mon père le dirait, tant qu’à remplacer les armoires, aussi bien refaire toute la cuisine. C’est un peu ce qu’a fait ma voisine. Les vieilles maisons de Montréal, collées l’une sur les autres, répugnent un peu l’arrivée de ces changements. Un matin, quand la pelle chez la voisine a vibrée trop fort, notre appartement s’est juste dit qu’il en avait assez de ses 104 ans d’existence. Un pan complet du mur s’est fissuré, las d’être secoué.
Un évènement qui m’en a vaguement rappelé un autre. Un lundi soir, alors que je fouillais tous les recoins de la Toile, une pétition lancée par des étudiants des Résidences de l’Ouest est passée sur l’écran. Il m’a fallut la relire à deux reprises pour être bien certain de son contenu qui demandait des réparations pour les dommages causés par un dégât d’eau suivi de rénovations dérangeantes.
Loin d’être un expert sur le sujet, ça doit bien faire cinq fois minimum que ces résidents soient confrontés à des inondations depuis mon arrivée à l’UQAM. Une amie m’a indiqué que la fréquence des alarmes est si élevée que plusieurs étudiants restent dans leur chambre à leur déclenchement. Lorsqu’une vraie crise s’y produira, les conséquences de ce cafouillage administratif risquent de s’en faire ressentir. Ne criez pas au loup, dit la fable.
Tout ça pour dire que, malgré les inondations à répétition, l’UQAM a opté pour l’ignorance. Encore une fois, les étudiants des Résidences de l’Ouest n’ont reçu aucune information de l’université sur le déroulement des travaux. Sans vraiment s’y attendre, les résidents ont vu l’eau faire place à la poussière déclenchée par les ouvriers venus arranger les dégâts. Les matériaux et les déshumidificateurs ont envahi les salles communes du rez-de-chaussée. L’université avait bonne intention, mais a manqué sa cible.
Impossible pour certains résidents d’avoir accès à la douche. D’autres se sont carrément fait réveiller par des travailleurs qui sont entrés dans leur chambre sans la moindre considération. Pas sûr que ça me tenterait d’accueillir un ouvrier pendant que je fais mes crêpes en pyjama. En louant des chambres pour l’UQAM, vous devez maintenant vous attendre à louer aussi votre vie privée. Pour revenir à ma voisine, les crevasses de notre appartement seront colmatées d’ici peu et je ne l’ai pas appris le jour même des rénovations. Je vais lui conseiller de se présenter à la direction des Résidences de l’Ouest. Au moins, question communication, elle saura comment s’y prendre.
Frédéric Comeau
Chef de pupitre UQAM
uqammontrealcampus@gmail.com
Twitter : @ComeauFred
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