L’Association facultaire des étudiants en Arts de l’UQAM (AFEA) a adopté une motion s’opposant à la marginalisation des personnes en situation de handicap, lors de son assemblée générale du 4 février. Aucune mesure concrète pour s’attaquer au problème n’a toutefois encore été discutée.
Avec cette résolution, l’association se positionne contre le capacitisme, une forme de discrimination envers les personnes qui ont un handicap. «La discrimination consiste à voir le handicap, quel qu’il soit, comme une tare, et non comme une manifestation de la diversité humaine», explique l’étudiant en littérature à l’origine de la motion, Marhalt Landry, lui-même atteint d’un syndrome de dysfonction non-verbale, un trouble qui affecte l’attention et la mémoire. À son avis, adopter une telle motion permettra d’éveiller les consciences par rapport à la discrimination dont sont victimes les personnes en situation de handicap. «Les gens n’ont pas conscience du choix des mots. Dans le langage courant, ils utilisent retardé, attardé, retard, handicapé, ortho, ce sont des mots qui sont péjoratifs», déplore-t-il. Pour lui, les personnes en situation de handicap font partie d’une minorité opprimée au même titre que «les femmes, les minorités ethniques ou sexuelles».
Le président de l’Association des étudiants handicapés de l’UQAM, Jérôme Plante, salue l’initiative de l’AFEA mais demeure perplexe quant à la portée de la motion. «C’est très louable qu’une association facultaire pense à ça, mais il faut voir concrètement ce que les étudiants veulent faire pour mettre de l’avant la cause de l’intégration des étudiants handicapés dans leur faculté», nuance-t-il. Pour faire une réelle différence dans la vie des étudiants en situation de handicap, l’étudiant en science politique prône la concertation entre les différentes associations. «On peut bien adopter les résolutions qu’on veut, mais ça ne donne rien si on ne décide pas comme groupe qu’on se sensibilise à la question et qu’on décide qu’on va aider nos collègues handicapés», conclut-il.
Marhalt Landry tire l’idée de sa proposition de son expérience personnelle, mais aussi de son cheminement universitaire. «Je trouve ça très éprouvant de devoir performer autant que les autres, de devoir rentrer dans le moule. L’année passée, ça a été vraiment dur pour moi, j’ai fait de l’anxiété», se souvient-il. L’étudiant espère donc sensibiliser la communauté universitaire aux difficultés qui assombrissent le parcours scolaire de personnes atteintes de troubles qui les distinguent de la norme.
Au-delà de la résolution
Même si les membres de l’AFEA n’ont pas encore décidé des actions concrètes à poser pour faire suite à l’adoption de la motion, une plus grande communication entre les différentes instances de l’UQAM est clairement souhaitée, affirme un exécutant de l’AFEA ne désirant pas être nommé. «On veut s’allier avec ces groupes-là, l’Association des étudiants handicapés et le Service d’accueil et de soutien des étudiants en situation de handicap de l’UQAM», assure-t-il.
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