Yo. Qu’est-ce que t’en penses, toi, du réseau de l’UQ?
Alors que le débat sur la Charte des valeurs québécoises occupe la majorité du temps d’antenne des bulletins de nouvelles et le tiers des pages des journaux, des choses se trament dans le milieu de l’éducation. À la fin du mois de septembre dernier, Lise Bissonnette et John R. Porter ont remis leur rapport dans le chantier sur une loi-cadre dans les universités. Le charmant document à l’intitulé presque littéraire, L’Université québécoise: Préserver les fondements, engager des refondations, propose, entre autres choses, le démantèlement du réseau de l’UQ.
«La structure de gouvernance de l’Université du Québec et de ses constituantes, notamment, se rapproche aujourd’hui de l’obsolescence et doit être revue.» Pas de niaisage, Lise et John sont sans équivoques, le réseau de l’UQ, ça ne fonctionne plus comme ça fonctionnait. Bercée par les coups de massue des ouvriers qui refont la brique de mon appartement, je me demandais ce que j’en pensais. Je suis allée voir ce que les recteurs des différentes universités du réseau avaient à en dire, pour tâter leur pouls avant de prendre le mien.
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Le rapport Parent fête son cinquantième anniversaire cette année. Il y a 5 décennies, Monseigneur Alphonse-Marie Parent, vice-recteur de l’Université Laval, remettait au terme de sa commission un rapport qui allait changer la face de l’éducation au Québec. Un rapport dont a découlé la création d’un système d’universités publiques, accessibles et démocratiques. Le démantèlement de l’UQ, parce que c’est ce dont il est question, après tout, s’inscrit dans une logique de laisser-faire qui ne devrait pas avoir cours dans des établissements d’enseignement. Peut-être ai-je des tendances romantiques (héritées de mes lectures d’adolescence et de mon admiration pour Jane Austen), mais il me semble que d’être doté, au Québec, d’universités qui fonctionnent encore sous un principe démocratique, c’est une fierté. Loin de moi l’envie de faire l’éloge de l’UQAM ou de ses universités soeurs. N’empêche, bien que des années aient passé, que le nombre de diplômés universitaires soit passé de 8000 à 70 000, la mission de rendre accessibles les études supérieures n’est pas encore accomplie. Pas tout a fait en tout cas. Nous reste encore une coupelle de briques à poser.
Sandrine Champigny
Rédactrice en chef
redacteur.campus@uqam.ca
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