En attendant une politique antisexiste

Le recteur de l’UQAM, Robert Proulx, a répondu mercredi aux soixante-treize professeurs de l’Université qui demandent la mise sur pied d’une politique institutionnelle antisexiste pour encadrer les prochaines initiations.

Le 12 septembre dernier, sept professeurs et chargés de cours des facultés de sciences politiques, de sociologie, d’histoire et de communication ont rédigé une lettre cosignée par 66 collègues à l’intention du recteur. Ces derniers se disent outrés des gestes à caractère sexuels perpétrés durant la semaine d’initiations de la Faculté de communication.

«Compte tenu de l’importance d’impliquer la communauté universitaire dans la réflexion entourant les initiations, puisqu’il est ici question de qualité de vie et de valeurs universitaires, j’ai demandé au vice-recteur à la Vie universitaire de prendre en charge ce dossier», écrit le recteur. Il assure aussi que les étudiants pourront participer activement aux discussions.

Le vice-recteur à la Vie universitaire, Marc Turgeon, prévoit rencontrer les signataires de la lettre, les associations responsables des comités organisateurs des initiations et le comité de la vie étudiante prochainement. «Nous allons pouvoir discuter tous ensemble et déterminer ce qui sera fait par la suite», assure-t-il.

La Coordonnatrice du Réseau québécois en études féministes et signataire de la lettre, Sandrine Ricci, précise que la lettre envoyée au recteur ne visait pas à bannir les initiations, mais à les empêcher de déraper. «Nous avons entendu des chansons et des propos haineux et à caractère pornographique. Il est très difficile pour les étudiants initiés de se donner des outils contre ces pratiques», dénonce-t-elle.

Les professeurs s’inquiètent de l’impact des propos qui ont été tenus lors des initiations et des altercations survenues entre les étudiants. «Il ne faut pas penser qu’il s’agit d’un évènement isolé», pense Sandrine Ricci. Elle est d’avis qu’une politique antisexiste permettrait d’encadrer d’autres éléments sur le Campus, comme la publicité.

«À la Faculté de communication, aucun participant ne s’est plaint de la semaine. Les critiques reçues proviennent de groupes militants externes», nuance le responsable du comité organisateur des initiations de la Faculté de communication, Renaud Martel-Théorêt. Le prochain comité voudra selon lui garder le même concept, mais laisser tomber des termes comme «pimp» et «pute» qui ont posé problème. Il ajoute que le comité a enregistré le plus haut taux de participation aux initiations cette année.

Le recteur se dit très préoccupé de ce qui s’est déroulé entre les murs de l’Université. «La question des initiations concerne toute la communauté uqamienne. Quelles sont les valeurs que nous voulons véhiculer à l’UQAM?» demande-t-il, espérant que les prochains travaux du vice-recteur y répondront.

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