Jusqu’au 16 octobre, la finissante à la maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM, Mélanie Martin, présente son œuvre Can I Stop Being Worried Now? à la Galerie de l’UQAM. Dans le cadre de l’exposition, l’artiste s’est entretenue avec le Montréal Campus.
Montréal Campus: Décrivez nous un peu votre œuvre Can I Stop Being Worried Now?
Mélanie Martin: L’œuvre est un grand abri sombre en carton, à l’intérieur duquel il y a des messages lumineux au plafond. Le carton est un élément peu noble que j’ai voulu mettre en pratique parce qu’il est réconfortant. Comme il s’agit d’un abri, je voulais que les gens se sentent confortables, mais déstabilisés en même temps. Je voulais qu’ils laissent l’obscurité les guider.
MC: Y’a-t-il un message que vous tentez de véhiculer à travers votre œuvre?
MM: Je ne veux pas tellement transmettre un message, je veux plutôt que le public vive une expérience intellectuelle et physique. Mon objectif est qu’à travers mon œuvre, ils ressentent des sentiments contradictoires. Je veux qu’ils ressentent le désir de se cacher dans l’œuvre et d’être protégé par elle. En même temps, je veux qu’ils se sentent envahis par elle.
MC: Il s’agit donc de faire réfléchir les gens?
MM: Oui en effet. Je m’intéresse beaucoup au comportement et à la personnalité humaine. Je veux amener le public à réfléchir sur lui-même lorsque je crée. Le public peut décider d’apprécier les messages lumineux, ou de se sentir déstabilisé par ceux-ci. Je veux que le public vive une expérience immersive qui le coupe momentanément de son quotidien et de sa routine.
MC: D’où vous vient l’envie de travailler le carton principalement?
MM: J’utilise souvent des matériaux qui font appel à l’enfance et au jeu, et c’est parfois même inconscient. L’utilisation du carton est récente dans ma pratique. Durant ma maîtrise, j’ai décidé de me concentrer sur les abris et le carton est naturellement devenu mon sujet.
MC: Est-ce que c’est important pour vous de suivre un fil conducteur dans les thèmes que vous travaillez?
MM: Oui, même avant de faire de la construction artistique, alors que j’étais sculptrice, je créais déjà autour des thèmes de l’isolation, de la pression sociale et de la quête des sens. Ces thèmes sont très récurrents parce qu’ils forcent le public à prendre position et à réfléchir sur lui-même.
MC: En tant qu’artiste, trouvez-vous que l’art visuel occupe une grande place dans la société?
MM: Je pense qu’au Québec, présentement, les gens ont peur de l’art. Ils ont l’impression que c’est un domaine très hermétique. La première chose que les gens me disent c’est qu’ils ont peur de ne pas comprendre les œuvres d’art avant même de les avoir vues. Je crois que l’art visuel porte un regard critique et essentiel sur notre société. Si les gens se donnaient la peine de s’y intéresser, ils ne seraient pas déçus.
MC: Votre maîtrise se termine, quels sont vos projets futurs?
MM: Je n’ai rien de prévu après ma maîtrise. J’aimerais toutefois transporter mes créations dans la ville ou même dans le milieu rural et qu’elles deviennent des œuvres permanentes.
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