Je n’ai jamais été ben bon pour les adieux. Habituellement, je bafouille ou je postillonne lorsque vient le temps de dire au revoir à quelqu’un. En m’assoyant devant mon ordi, j’ai réalisé que l’écriture de ma dernière chronique au Campus serait un exercice tout aussi laborieux. Quoi dire? Quoi pas dire? Ahhhh!
J’ai pensé faire des rimes : hausse radicale, grève générale, ministre déloyal, course rectorale, tempête syndicale, ententes d’éval. J’entendais déjà mon équipe me dire : «T’as un humour de mononcle Étienne, ta chronique est poche.» Fak, j’ai laissé faire.
J’ai pensé vous faire un dessin. Je n’avais pas de crayon brun.
J’ai donc décidé d’aller me promener. Pour me rendre compte que pour moi l’UQAM, c’est un camelot dans la station Berri-UQAM qui crie : «L’Itinéraire, c’est un excellent journal». C’est aussi la statue de Robert Bourassa à l’entrée du Pavillon Hubert-Aquin, c’est cette structure étrange à l’entrée de l’agora, qu’on surnomme «les couilles», lieu de rencontre de prédilection pour la communauté uqamienne. L’UQAM, pour moi, c’est une file d’attente de trois kilomètres en début de session pour s’acheter un recueil de textes. C’est un pavillon entouré de madriers, symptôme d’un Plan directeur immobilier qui refuse d’avancer (pardon, j’avais dit que je laissais faire les rimes). C’est une A.G. un ordre du jour, une plénière, un décorum, une question préalable, un recomptage. Un étudiant de l’ESG et ses dépliants, un numéro 8 ambulant. Le Quartier Latin, le Parchemin, la place Émilie-Gamelin, des rédacteurs clandestins (je ne peux pas m’en empêcher).
Mais surtout, l’UQAM pour moi, c’est le pavillon V. C’est l’odeur du café qui a trop percolé au V-1380. C’est un local orange qui pue dans lequel sont affichées les unes du Montréal Campus des 32 dernières années. C’est une gang de journalistes nourris au gras de beignes, cernés jusqu’au cou, qui, au péril de leur santé mentale, travaillent à informer la communauté étudiante.
Je pars confiant. De nouveaux mangeux de beignes ont été désignés et les unes du Campus continueront à s’afficher dans le mythique local du journal.
Ouin, en me relisant, j’me rends compte que ma chronique est vraiment mononcle. Pas grave.
Longue vie au Montréal Campus!
Étienne Dupuis
Chef de pupitre UQAM
uqam.campus@uqam.ca
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