Je n’ai pas envie de parler de boissons gazeuses, d’été indien, de course au PLQ ou de la Saint-Patrick. Pas même du pape. Et Papepi et papepa.
Faux, sur le pape, j’ai juste une affaire à dire. Je vous épargne que son origine, si «exotique» puisse-t-elle être, je m’en contre-fiche. J’y vais plutôt d’un passage de la Bible que je suis certaine de ne pas avoir inventé, que je n’arrive pas à répertorier, mais qui m’a franchement marquée pour une raison incongrue.
Alors, c’est à peu près comme ça que ça se passe. Deux femmes reçoivent Jésus à souper. L’une d’elles s’en émoustille pas mal. L’autre prend son trou. Jésus finit par dire à la grande énarvée de se calmer le poil de jambe et lui dit de prendre son trou comme l’autre. En tout cas, c’est ce que j’avais retenu de l’histoire dans ma tête d’enfant de huit ans quand madame Pastorale, elle, l’a racontée.
Bon, tout ça pour en venir à cette futile conclusion, j’en conviens. Pourquoi s’énerver autant? Remarque, je suis bien contente que du des gens aient pu profiter d’un trip en Italie. Les plans de coupe malades que se paye le caméraman, les «bonne fête à la caméra», la belle écharpe par-ci. Jésus y’aura dit quoi, lui, de ce p’tit club med médiatique au Vatican? Peut-être ben la même chose que le bon vieux François finalement. Il aurait dit «bonsoir».
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Je lisais, jusqu’à tout dernièrement, qu’un livre écrit par la directrice générale de Facebook sur le combat des femmes au travail sèmerait la controverse depuis sa sortie. Crédit à la critique gastronomique Marie-Claude Lortie – faut lui donner ça – qui «commente l’actualité entre deux brassées de lavage et un match de soccer». Dans ce livre donc, la femme d’affaires Sheryl Sandburg, parle d’un complexe inconscient chez la femme moderne qui fait en sorte qu’elle se prédispose mal à accéder à des postes des hautes sphères.
Elle doit parler en connaissance de cause, mais son analyse n’est reste pas moins partielle. Par contre, est-ce réellement toutes ces femmes qui désirent être gestionnaire? Je ne crois pas. Le problème selon mon humble avis est que cette femme décrite comme une «wonder woman» cultive un malaise bien plus grand. Celui qu’une femme doit en faire nécessairement plus pour réussir.
Entendons-nous, je suis totalement pour que les femmes soient politiciennes, gestionnaires, ou califes à la place du calife. Entièrement. Toutefois, il faudrait cesser d’en faire un événement et de dresser des palmarès de femmes «les plus influentes» où Sheryl Sandburg fait tête d’affiche. Au final, ce mauvais réflexe en fait un culte de la personnalité.
Sauf tout le respect que je dois à cette dame, qui a été également économiste à la Banque mondiale et cadre chez Google, l’idée de créer des «cercles de rencontres» entre femmes le soir, pour jaser sur différents thèmes n’est vraiment pas inspirant. Tout ce que ça inspire, c’est un retour en arrière. Celui des petites bourgeoises , au 18e siècle, qui se réunissaient dans en cercle fermé qu’elles appelaient des «salons».
Je vous réponds, ô, «femmes du monde» que si Baudelaire aimait les paradoxes au point de rendre beau le «laid», il ne faudrait toutefois pas entrer dans la glorification complaisante. Milan Kundera, lui, il appelait ça le kitsch. Mais anyways, aujourd’hui, ça a l’air qu’on dit plutôt «ma vie c’est de la marde».
Émilie Bergeron
Chef de pupitre société
societe.campus@uqam.ca
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