Un an plus tard

Le 13 février 2012 commençait la plus longue grève étudiante de l’histoire du Québec. Un an, trois ministres de l’Éducation et un changement de gouvernement plus tard, le milieu étudiant est partagé quant au chemin parcouru dans les 12 derniers mois.

D’emblée, les associations étudiantes s’entendent sur un point, la grève a permis l’émergence d’un mouvement social de grande envergure. «On n’avait pas vu ça depuis longtemps, c’est une bonne chose pour l’avenir», souligne la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins. Pour l’Association facultaire de science politique et droit de l’UQAM (AFESPED), la politisation des jeunes grâce au conflit étudiant demeure le principal gain de la grève. «Il y a eu une politisation de masse qui a été créée. Les jeunes ont pris conscience qu’ils pouvaient être acteurs de l’histoire de la société québécoise», souligne le secrétaire général de l’association, Samuel Ragot.

La FEUQ se réjouit de l’annulation de la hausse des frais de scolarité par le gouvernement péquiste à son arrivée au pouvoir. «C’est un immense gain!», s’exclame Martine Desjardins. Elle ajoute que la grève a aussi permis une plus grande participation des jeunes aux dernières élections. «Il a beaucoup été question d’éducation supérieure au Québec dans la dernière année. C’est une très bonne chose.», ajoute-t-elle.
L’AFESPED ne voit pas la situation du même œil. Pour elle, l’annulation de la hausse est une victoire partielle, car elle a été obtenue par les urnes et non par la rue. «C’est dommage que nous n’ayons pas réussi à faire plier le gouvernement comme en 2005. Aujourd’hui, la hausse est annulée, mais le problème du financement des universités n’est pas réglé», mentionne le coordonnateur Daniel Crespo. Pour lui, le Parti québécois est pris dans une logique électoraliste qui l’empêche de régler en profondeur le débat sur la gestion et le financement des établissements d’enseignement supérieur. Son collègue Samuel Ragot considère toutefois que le Printemps érable a permis de mettre la gratuité scolaire à l’avant-plan. «Il y a un an, parler de gratuité c’était inimaginable, alors qu’aujourd’hui, c’est un concept réaliste pour les gens, qui n’est plus marginal.»

Un Sommet qui ne fait pas l’unanimité

L’absence de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) au Sommet sur l’enseignement supérieur n’inquiète pas les représentants de l’AFESPED. «C’est un exercice de relations publiques, fait dans une logique électoraliste. Ce n’est pas sérieux», mentionne Daniel Crespo. Martine Desjardins assure que la FEUQ y sera, même en l’absence de l’ASSE. Bien qu’elle soit déçue de la structure du Sommet, qui s’étendra sur un jour et demi, Martine Desjardins souhaite qu’il pourra en ressortir quelque chose de constructif pour la suite des choses. «J’espère que le gouvernement sera en mode écoute, car la seule façon d’arriver à un consensus c’est de discuter autour d’une table», dit-elle.

Le Sommet sur l’enseignement supérieur doit avoir lieu les 25 et 26 février à Montréal.

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