L’heure des choix pour Émilie Heymans

À l’aube de sa retraite sportive, Émilie Heymans est la première Canadienne à avoir gagné quatre médailles olympiques en plongeon en autant de Jeux olympiques. À peine revenue de Londres, la diplômée de l’UQAM en design de la mode devra bientôt choisir vers quelle lancée elle dirigera la suite de sa carrière.

Se maintenir pendant douze ans à un niveau de compétition international, peu d’athlètes en sont capables. Mais pour l’heure, l’arrêt de mort n’est pas signé.  «Je regarde les options que j’ai, admet-elle. Je vais prendre ma décision au cours du mois prochain, à temps pour les championnats du monde.» Rentrée au Canada avec une médaille de bronze pour son plongeon synchronisé au trois mètres avec Jennifer Abel, l’ex-uqamienne revient avec une carte de visite exemplaire. «J’ai gagné quatre médailles, je ne peux pas être plus contente que ça», affirme-t-elle sans cacher sa fierté dans le ton de sa voix.

L’habituée olympique dresse un bilan positif de ce qui pourrait avoir été ses derniers Jeux. Selon elle, les athlètes canadiens ont bien performé si l’on compare aux éditions précédentes. Elle déplore toutefois l’insatiabilité de plusieurs supporters. «Il s’agit de performances difficiles. Les gens en mettent beaucoup sur le dos des athlètes. La victoire n’est pas suffisante pour eux.»

Concilier les études et le plongeon a été plus facile qu’elle ne l’aurait cru. «J’ai vraiment eu beaucoup d’aide à l’université, convient Émilie Heymans. Les professeurs étaient tous très compréhensifs. J’ai été très chanceuse à ce niveau-là.» Dans un tel domaine de performance, il n’est pas toujours facile de faire abstraction de la pression. «Quand elle ne vient pas de nous-mêmes, elle vient des médias, des entraîneurs ou de la population, fait remarquer l’athlète de haut niveau. L’important c’est de se connaitre assez pour mettre le stress de côté et exécuter un bon plongeon.»

La mode à toute épreuve

Sa carrière sportive tire peut-être à sa fin, mais celle qui l’attend en design de mode ne fait qu’éclore. Diplômée depuis avril 2011, elle confectionne des maillots de bain. La plongeuse française Audrey Labeau portait d’ailleurs l’une de ses créations lors des Jeux olympiques de Londres. The Wall Street Journal a fait écho de ses débuts en mode le 10 août dernier, où il est indiqué qu’elle a vendu 100 maillots de bain à ce jour.«Maintenant je suis rendue au point où je regarde la meilleure stratégie pour voir comment rentrer sur le marché et avoir le meilleur succès possible», avance la designer.

Si elle devait recommencer sa carrière demain matin, la plongeuse olympique le ferait de la même façon, avance-t-elle sans broncher. S’il y a certaines performances dont elle se dit moins satisfaite, elle n’est pas de celles qui cultivent le regret. «Je pense qu’on apprend plus avec nos erreurs, confie Émilie Heymans. Nos erreurs et les moins bonnes performances sont aussi  importantes que les meilleures. L’important c’est de savoir les corriger pour ne pas les répéter par la suite.»

Crédit photo: Severine Heymans

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